Wolff visait le chrono de Juncadella

Les pneus l’ont empêchée d’atteindre son objectif

Par Camille Komaël

20 juillet 2013 - 09:03
Wolff visait le chrono de Juncadella

Susie Wolff est satisfaite de sa performance à Silverstone, et elle pense que son chrono très honorable, environ 1 seconde plus lent que le temps le plus rapide de Pastor Maldonado, titulaire expérimenté chez Williams, donne raison à Williams pour lui avoir donné sa chance toute une journée. Elle estime très important le fait d’avoir pu montrer à tout le monde qu’elle était assez rapide.

"Une équipe de course ne va mettre que le meilleur pilote qu’ils peuvent dans la voiture, parce qu’ils veulent de la performance. Pour moi, c’était important aujourd’hui de montrer que j’ai la performance, c’était important de montrer que j’ai la vitesse. Et j’étais seulement 0.4 secondes plus lente que le champion de F3 Européenne, un gars qu’on évalue comme étant une star montante."

Pour autant, Susie Wolff ne veut pas profiter de son statut de femme pour obtenir une place en F1 : elle sait que les places sont très chères et qu’il y a beaucoup de candidats.
"Pour moi, ceci était vraiment important, et si ça a une plus grande signification pour certaines personnes parce que je suis une femme, alors bien sûr j’utiliserai ça à mon avantage. Mais je ne vais pas jouer sur ce tableau et dire : ’donnez-moi le droit de piloter parce que je suis une fille et assez rapide’. Parce qu’au final, il y a eu beaucoup de grandes performances de la part des jeunes pilotes sur ces trois jours, et nous nous battons tous très dur pour entrer en Formule 1. Je dois donc continuer de me battre."

L’Ecossaise ne s’en cache pas : elle visait le temps établi par Daniel Juncadella. "J’ai vu ce qu’il avait fait, et l’équipe était assez impressionnée par ça, donc c’était mon objectif."

Et elle pense qu’elle aurait pu être bien plus proche de l’Espagnol, peut-être même être devant, si elle avait pu passer une nouveau train de pneus. "J’étais à 0.4 secondes de son chrono à la fin, donc ce n’était pas si mal, mais c’était assez difficile parce qu’après tout mon roulage de l’après-midi, je suis assez sûre qu’avec un nouveau train de pneus à la fin, ça aurait été vraiment bien d’y retourner et de tenter."

A propos des pneus, Wolff admet que c’est ce qui lui a posé des difficultés. "C’est assez difficile d’avoir les pneus à la bonne température à l’avant et à l’arrière en même temps. J’ai eu un peu de mal avec les pneus à l’avant lors de mon premier tour rapide, et après quand les pneus à l’avant étaient bien, les pneus à l’arrière commençaient à se dégrader."

"Je crois que j’ai fait mon tour le plus rapide au quatrième tour, ce qui n’est pas la manière de sortir le meilleur d’un pneu. Il y avait plus de potentiel ici, définitivement", assure-t-elle.

Pas encore de super licence

Mais Susie Wolff ne peut pas encore participer à un week-end de course officiel (que ce soit en course ou même seulement sur les essais libres du vendredi matin). Il lui manque pour cela un élément essentiel : la super licence. Wolff avoue qu’elle ne l’a même pas demandée. "Je ne l’ai pas encore fait, c’est tellement cher !"

Pour obtenir la super licence, il faut avoir accompli 300 km au volant d’une F1, ce qu’a largement réalisé Wolff. Mais l’Ecossaise nous confie un secret : en principe, elle n’aurait même pas pu participer aux essais de Silverstone. Il a fallu pour cela l’intervention de Michèle Mouton, ainsi que de la FIA et de la MSA (Motor Sports Association, équivalent de la FFSA mais en Grande-Bretagne).

" J’ai fait presque 600 km aujourd’hui, donc le double du nécessaire, mais je dois aussi remercier la FIA et Michèle Mouton, parce que vu mes résultats en DTM, ça n’aurait pas suffi pour que j’obtienne une licence internationale A, pour faire ce test. Donc j’ai parlé à Michèle, et elle a parlé aux gens à la FIA et de la MSA et ils m’ont immédiatement donné une licence A pour faire ce test."

Elle ne compte pas demander sa super licence tout de suite : hormis le prix, elle va étudier de quoi peut être fait son avenir. "Ils m’ont dit de revenir après les essais pour parler des possibilités d’avoir la superlicence. On verra, je dois analyser aujourd’hui et voir quelles sont mes prochaines étapes."

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