Ferrari championne du monde du samedi : le grand paradoxe de 2022

Les enseignements des statistiques sur cette année

Par Alexandre C.

8 décembre 2022 - 18:42
Ferrari championne du monde du (...)

C’est bientôt l’heure des bilans de la F1 2022 sur Nextgen-Auto.com ! Un bilan par pilote et par jour vous sera proposé à partir de dimanche et jusqu’au 31 décembre (21 pilotes). Suivront aussi en fin d’année les bilans des 10 équipes. Tout au long du mois, des articles sur les statistiques remarquables de la saison vous seront aussi proposés, à commencer par celui ci-dessous. Bonne lecture !

Cette saison 2022 a été historique à plus d’un titre sur le plan des statistiques, en particulier avec la série de records qu’a bu battre ou égaler Max Verstappen, notamment le nombre de victoires en une saison (nous revenions en détails ici sur les statistiques liées au pilote Red Bull).

Une plongée dans les statistiques de cette saison 2022, au-delà du cas de Max Verstappen, nous permet également de mieux en cerner la physionomie… et de repérer des paradoxes surprenants de prime abord. Petit passage en revue…

Victoires et pole positions : deux statistiques paradoxales

S’il ne fallait retenir qu’un paradoxe statistique de cette année, c’est celui-ci : Ferrari a signé très peu de victoires tout en dominant les qualifications. Si les week-ends de F1 s’arrêtaient le samedi, la Scuderia aurait donc sans nul doute fêté son premier titre pilotes depuis Kimi Räikkönen !

Voyons cela dans le détail. Max Verstappen a ainsi remporté 15 victoires, soit plus de deux tiers des Grands Prix (68,2 %). Charles Leclerc a remporté trois courses (13,6 % des Grands Prix).

Ce qui fait qu’en 2022, les trois quarts des Grands Prix (77,3 %) auront donc été remportés par Red Bull.

Max Verstappen fait donc mieux qu’en 2021 : l’an dernier, il avait remporté 45,5 % des Grands Prix contre 36,4 % pour Lewis Hamilton. Cette année entre le 1er et le 2e, il y a eu un multiple de 5 !

La régularité de Max Verstappen a fait la différence en 2022 : le Néerlandais a terminé sur 17 des 22 podiums cette année, contre seulement 11 pour Sergio Pérez et Charles Leclerc Mais en réalité l’an dernier, Max Verstappen avait fait encore mieux en termes de nombre de podiums : 18 (record absolu de la F1).

Le reste des podiums se partage ainsi : 9 pour Carlos Sainz et Lewis Hamilton, 8 pour George Russell.

Le grand paradoxe de cette année 2022, c’est donc que ces statistiques du dimanche (victoires et podiums) sont en nette contradiction avec les statistiques du samedi (qualifications - ou du vendredi en cas de Sprint).

Car Ferrari et Charles Leclerc étaient bien les champions du samedi.

Charles Leclerc a ainsi signé 9 poles (sur 40,9 % des Grands Prix), contre 7 pour Max Verstappen (31,8 %). Carlos Sainz a été l’auteur de 3 poles, Sergio Pérez, George Russell et Kevin Magnussen d’une chacun.

Par voie de conséquence, Ferrari a signé plus de la moitié des poles de l’année (54,5 %) contre 36,4 % pour Red Bull.

Autre paradoxe étonnant quand on sait le peu de victoires de Ferrari : Charles Leclerc a passé tout de même 24 % des tours en tête cette année, contre 47,6 % pour Max Verstappen.

Plus surprenant encore : Max Verstappen a mené moins de tours en 2022 qu’en 2021 (50,3 % des tours de la saison menés cette année-là).

Mercedes, malgré une saison 2022 si difficile, aura elle tout de même mené plus d’un tour sur 10 cette année.

Nous pouvons ainsi tirer deux conclusions de ce tableau paradoxal : d’une part, le rythme de course de la Red Bull était bien plus fort que son rythme en qualifications ; d’un autre côté, chez Ferrari, en plus d’un rythme de course plus faible, c’est aussi la gestion opérationnelle des Grands Prix (arrêts aux stands, stratégie…) qui a défailli, afin de convertir ces poles en victoires.

Le milieu de grille, grand absent des podiums 2022

Si l’on évoque le sort du milieu de grille désormais, il est à relever que Lando Norris est le seul pilote n’appartenant pas à une des écuries de pointe à avoir fini sur le podium (à Imola).

L’an dernier pourtant, McLaren (5 podiums), Alpine (2), Aston Martin F1, AlphaTauri et Williams (1), étaient montées sur le podium.

8 équipes avaient donc terminé sur le podium l’an dernier, contre 4 en 2022 : un effet du nouveau règlement aérodynamique de 2022 ?

Les meilleurs tours : une distribution plus équitable en 2022 qu’en 2021

Sur le plan des meilleurs tours, notons que les arrêts aux stands tardifs en fin de Grands Prix brossent un tableau bien plus équitable : Red Bull a signé 8 meilleurs tours, contre 6 pour Mercedes, 5 pour Ferrari, 2 pour McLaren et 1 pour Alfa Romeo.

C’est Max Verstappen qui a signé le plus de meilleurs tours cette année (5), mais d’une courte tête devant George Russell (4). Charles Leclerc et Sergio Pérez (3), Carlos Sainz, Lewis Hamilton et Lando Norris (2) et Guanyu Zhou (1) suivent.

Ce total apparait en contraste avec la saison 2021, durant laquelle Lewis Hamilton et Max Verstappen s’étaient arrogés plus de la moitié (57,2 %) des meilleurs tours. Cette année, les deux premiers du championnat, Max Verstappen et Charles Leclerc, se sont partagés 36,3 % du gâteau.

Le total des meilleurs tours réalisés par des équipes de milieu de grille reste cependant le même (3 en 2022 comme en 2021, où AlphaTauri avait signé un meilleur tour grâce à Pierre Gasly – ce fut donc Alfa Romeo cette année).

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