Fair-play, Leclerc est prêt à ‘totalement accepter’ la stratégie de Ferrari

Mais il a besoin de plus d’informations auparavant

Par Alexandre C.

23 septembre 2019 - 09:12

L’undercut de Sebastian Vettel – qui se protégeait face aux Mercedes et aux Red Bull – a été fatal à Charles Leclerc lors du Grand Prix de Singapour hier : le Monégasque, qui a changé de pneus un tour trop tard, a vu lui passer devant son coéquipier, alors qu’il avait tout fait pour filer vers la victoire.

A la radio, Charles Leclerc a évidemment pesté contre la stratégie de son équipe, pointant une sorte d’injustice. Avec le recul, quelques heures après l’arrivée, il se montrait bien plus calme, pour ne pas jeter de l’huile sur le feu.

« J’ai été surpris, je ne réalisais pas ce qu’il se passait dans la voiture. Mais je pense que la décision a été prise pour le bien de l’équipe, et que c’était le seul moyen pour nous de faire un doublé. Donc si c’est le cas, je comprends tout à fait. Mais bien sûr, dans la voiture, c’est très frustrant. Je ne suis pas totalement heureux mais oui, le résultat de ce week-end est très positif. »

« Nous espérions au moins avoir une voiture sur le podium en arrivant ici, et nous repartons avec un doublé, nous ne n’y attendions pas du tout sur une piste comme Singapour. C’est donc très positif. »

« Pour être honnête, je ne pense pas que j’aurais pu faire les choses différemment. Je demanderai bien sûr plus d’informations au sujet de la stratégie, et qui ne le ferait pas ? Parce que je l’ignorais, je n’en étais pas conscient, donc je ne sais pas si j’aurais dû pousser un peu plus tôt durant mon premier relais. Nous avons plein de données à analyser. »

« Nous n’avions pas parlé d’un tel plan, d’une telle situation au briefing, le dimanche matin. Donc il faudra en discuter, pour comprendre pourquoi nous n’avions pas parlé de cette situation avant. Mais c’est impossible d’examiner toutes les hypothèses, toutes sont uniques. »

La communication interne n’est-elle pas cependant à revoir chez Ferrari, selon Charles Leclerc ?

« Le niveau de communication dans l’équipe est très bon. Il y aura toujours des situations que vous n’évoquerez pas, autrement, les réunions dureraient 8 heures, et je ne le veux pas. Elles sont déjà très longues. Notre méthode de travail est très bonne. »

Le pilote Ferrari regrette-t-il tout de même de n’avoir pas plus accéléré sur son tour de rentrée aux stands ?

« Les pneus étaient assez morts, mais avant, probablement, j’avais un peu de marge. Dans les premiers tours, nous voulions aller aussi lentement que possible pour que les gars, derrière, ne rentrent pas dans la fenêtre d’arrêts aux stands. Donc oui j’aurais alors pu faire un bien meilleur travail. Mais j’ai suivi le plan, et c’est ce qui nous a aidés à signer un doublé. »

La tentation de perdre ses nerfs était-elle très forte sur le moment ?

« Pendant la période de voiture de sécurité, je parlais souvent à la radio. Mais dès que la voiture de sécurité s’effaçait, je restais concentré sur mon travail. Dans la voiture, c’est frustrant, mais dès que vous pensez à cette situation après la course, c’est un peu différent. Même si j’ai toujours besoin d’explications, juste pour comprendre pleinement la décision qui a été prise. »

Charles Leclerc aurait-il enfin souhaité que, par justice ou souci d’équité, Ferrari demande d’inverser les positions en cours de Grand Prix ?

« Nous n’en avons pas parlé à la radio. J’attendais la décision de l’équipe, pour voir ce qui était la bonne chose à faire selon elle. Mais ce n’est pas arrivé. Je n’attendais rien. Je me suis juste concentré sur mon travail, j’attendais qu’ils me disent quelque chose, s’ils avaient quelque chose à dire. »