‘Être aussi normal que possible’ : comment Norris gère la toxicité sur les réseaux
Et comment il gère sa célébrité
Être un pilote de F1 a ses bons et ses mauvais côtés. D’une part, cela signifie bien sûr l’argent, la célébrité, l’admiration de beaucoup ; d’autre part, cela suppose aussi de renoncer à son temps libre, à une partie de sa vie privée, et d’être exposé enfin sur les réseaux sociaux à nombre de commentaires toxiques.
Ce sont ces deux faces de la médaille, l’avers et le revers, que doit affronter quotidiennement Lando Norris. Qu’est-ce qui prend le dessus dans la célébrité ? Le positif ou le négatif ? Le jour ou la nuit ? Aime-t-il se montrer, s’exposer au public ?
« Pour ce qui est du soutien, j’adore ça. Je pense que c’est une chose incroyable que les gens soient là pour vous, mais j’ai toujours été un type assez introverti. Je ne suis pas le meilleur avec les foules et les gens, même si cela semble être le contraire de ce qu’il faut faire en Formule 1. Je n’ai jamais été ce genre de personne. Je veux être le meilleur au monde, je veux me prouver aux gens. »
« Mais je n’ai jamais eu la mentalité ou la confiance nécessaire pour le dire ou pour sentir que je devais faire quelque chose de plus que la normale pour le montrer aux gens. Dois-je faire quelque chose de plus que la normale pour le prouver ? Je ne crois pas. »
Peut-on, doit-on aussi renoncer à la part d’amabilité, de gentillesse, de sa personnalité, quand il faut dominer la F1 ? Ne faut-il pas être un ’tueur’ pour dominer ce sport ?
« Les gens disent qu’il faut être brutal et avoir une certaine mentalité. Mais je ne pense pas que ce soit vrai du tout. »
« Il suffit de monter dans la voiture et de faire de son mieux. Je veux battre tout le monde. Si les gens disent que je n’ai pas l’air d’avoir la bonne mentalité ou que je n’ai pas l’air assez agressif, bla bla bla, ce n’est que leur opinion en fin de compte. Je déteste cette expression, mais j’essaie de parler sur la piste. »
Six millions d’abonnés sur Instagram, d’autres millions sur les autres plateformes... Lando Norris a une voix qui compte pour nombre de personnes, au-delà même de la F1. Comment gère-t-il cette célébrité ? Comment s’en sert-il ?
« Oui, j’ai l’impression de l’avoir utilisée à plusieurs reprises dans le cadre du COVID, pour des actions caritatives ou pour la santé mentale, j’ai l’impression de l’avoir utilisée pour aider ces causes ou pour donner mon point de vue. Je n’ai pas l’impression d’être obligé de l’utiliser ou de vouloir nécessairement l’utiliser. C’est une petite partie de ce que vous devez faire en Formule 1 pour renforcer votre image de marque. »
« Mais si quelqu’un me qualifie de célèbre ou de célébrité… je déteste qu’on me dise "tu es une célébrité" ou "tu es si célèbre". Je veux juste être aussi normal que possible. Je ne veux pas trop me faire remarquer. On l’apprécie, mais je ne dirais pas que je l’aime ou que je le veux. »
En effet, Lando Norris avait révélé avoir sauvé des vies avec son engagement pour la santé mentale.
Mais pour sa propre santé mentale, gérer les commentaires toxiques sur les réseaux sociaux n’est parfois pas aisé... même si le pilote McLaren a appris à faire avec.
« J’adore lire toutes les mauvaises choses. En 2019/2020, je lisais quelque chose et je me demandais pourquoi cette personne avait dit ceci ou fait cela. Je me souciais presque trop de ce que les gens pensaient. Mais j’en suis arrivé à un point où j’aime vraiment voir ce que les gens écrivent sur moi. Bien sûr, j’aime les bonnes choses et c’est parfois très agréable à lire. Il faut juste apprendre à rire et à se moquer des mauvaises choses, parce que j’ai de la peine pour la personne qui a dû inventer ces choses en premier lieu. »
Quel père serait Lando Norris ?
Quels conseils donnerait donc Lando Norris à ses enfants ? Éviter les réseaux sociaux ?
« Je ne veux pas y penser pour l’instant ! Vous savez, je ne veux pas y penser pour l’instant. J’adore les enfants. Mon frère vient d’avoir un deuxième bébé et ce sont les choses les plus mignonnes au monde. »
« Je pense que je suis un super oncle. Même si les bébés pleurent toujours quand ils me voient, j’ai l’impression d’être bon pour eux. J’ai grandi avec mon manager pendant 10, 11 ans, voire plus, et il a eu trois enfants depuis. D’une certaine manière, j’attends avec impatience cette partie de ma vie, même si j’ai 23 ans et que je ne veux pas y penser tout de suite. »
« Je serai un père strict, je peux vous le dire. J’ai l’impression d’avoir de bonnes opinions sur les choses. Mes parents m’ont très bien élevé. J’ai du respect, j’ai de bonnes manières. Je ne m’attaque pas trop aux gens. Je reste souvent seul. Je prends simplement ce que mes parents m’ont appris et je fais de mon mieux pour l’inculquer aux enfants que j’aurai à l’avenir. Je ne pense pas que l’on puisse protéger tout le monde de tout. Il faut passer par des moments difficiles pour se rendre compte de ce qui est bon ou mauvais. On ne veut jamais être parfait, mais je ferai de mon mieux. »
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