Espagne 2016 : quand un Hamilton furieux claquait la porte des commissaires

Retour sur un épisode fameux de cette année

Par Alexandre Combralier

13 novembre 2023 - 10:05
Espagne 2016 : quand un Hamilton (…)

Chacun se souvient du Grand Prix d’Espagne 2016 : ce fut la première victoire de Max Verstappen en F1, ce fut aussi le crash fratricide entre Lewis Hamilton et Nico Rosberg chez Mercedes, au premier tour.

Vite chassé par Lewis Hamilton, Nico Rosberg avait alors fermé la porte au virage 4, mais ce faisant avait fini aussi dans l’herbe. Les deux coéquipiers perdirent ensuite le contrôle de leur voiture, et n’allèrent pas plus loin en ce Grand Prix.

Sur ce Grand Prix, c’est Tim Mayer qui était alors le directeur du collège de commissaires de la FIA… (collège qui comptait Radovan Novak et Martin Donnelly). Et on peut imaginer leur appréhension avant de juger l’incident de l’année !

Au bout du compte, malgré ce que pouvaient laisser croire les images, la FIA n’avait pas décidé d’accuser et de sanctionner Nico Rosberg. L’incident fut classé sans suite.

Dans la tension ambiante, cette décision controversée allait cependant faire éclater la colère d’un des deux protagonistes : Lewis Hamilton. Et ce de manière spectaculaire, comme le raconte Tim Mayer.

« Ma plus grosse erreur en tant que commissaire a été au Grand Prix de Barcelone 2016. »

« Les deux pilotes étaient hors course. Nous les avons convoqués après coup. Et nous décidons de ne prendre aucune sanction à la fin. »

« Mais Lewis m’a dit : ‘Eh bien, qu’est-ce que j’étais censé faire ?’ »

« En tant que commissaire, quelqu’un qui n’a jamais conduit une F1, j’ai commencé à lui dire ce que je pensais qu’il aurait dû faire. »

« Ce n’était pas respectueux de ma part. Lewis s’est levé, il était un peu en colère, il a claqué la porte et il est parti. Le pauvre Ron Meadows, son team manager, est devenu tout blanc et a dit : "Oh, je vais le faire revenir pour qu’il s’excuse". »

« J’ai répondu : "En fait, Ron, j’ai besoin que tu ailles t’excuser en mon nom, parce que c’était une chose stupide de ma part". Enfin, ce n’est peut-être pas la chose la plus stupide que j’ai faite en tant que commissaire, mais je ne vais pas vous raconter les autres ! »

La colère de Lewis Hamilton avait donc été jugée parfaitement compréhensible par Tim Mayer sur le moment ! Et on peut cerner à travers ce récit, le respect, mais aussi l’inconfort voire l’illégitimité, que ressentent les commissaires face aux pilotes.

Pour autant, ce genre d’esclandres est rare, précise Mayer.

« Les équipes sont si professionnelles, les pilotes sont si professionnels - c’est une question de respect. »

« Et ils nous respectent. Nous disposons d’une énorme quantité d’informations, ils savent que nous avons les bons éléments, et nous les respectons. »

« Il ne s’agit pas d’opposer les commissaires de la FIA aux pilotes. J’aime toujours dire que nous sommes un prestataire de services pour les équipes, nous sommes là pour les aider à se battre à armes égales. Tant que nous les traitons avec respect, ils ont tendance à nous traiter avec respect. »

Retour sur la disqualification de Lewis Hamilton à Austin

Lewis Hamilton a eu maille aussi avec la FIA au Grand Prix des Etats-Unis à Austin, quoique de manière peu spectaculaire.

Il a été disqualifié pour plancher non conforme, tout comme d’ailleurs Leclerc.

Tim Mayer ne fait pas partie du collège de commissaires chargés de la vérification du règlement technique (c’est plutôt du domaine de Jo Bauer à la FIA).

Mais il a aussi livré à la FOM son point de vue sur le sujet.

« Avec ces voitures, qui créent la plupart de leur appui aérodynamique avec le fond plat, vous devez avoir un moyen de les empêcher d’envoyer absolument la voiture au sol. »

« Cette planche, qui se trouve au milieu de la voiture, est un morceau de... tout le monde a un peu de choses différentes, mais cette partie de la voiture s’use ; et cela signifie que vous ne pouvez pas descendre aussi bas que vous le voulez. »

« Si cette planche s’use trop, cela signifie que la voiture est trop basse par rapport au sol et que l’appui aérodynamique que vous obtenez par cet effet est plus important que ce que nous voulons. »

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