De la Rosa : La force d’Alonso est ’qu’il ne ressent pas la pression’
La recrue Aston Martin F1 impressionne
Après l’avoir côtoyé sur la grille de départ au début des années 2000 puis chez McLaren, Pedro de la Rosa a retrouvé Fernando Alonso chez Aston Martin F1, où il est consultant. Il raconte la facilité qu’il éprouve à travailler avec son compatriote, et les moments où il a perçu le talent de celui-ci.
"Les gens ne savent pas qui est le vrai Fernando" assure l’Espagnol. "Ils voient qu’il est extrêmement engagé et concentré, mais ce qu’ils ne voient pas, ce qu’ils ne réalisent pas, c’est à quel point il est facile à vivre. Il a un grand sens de l’humour et ne se prend pas trop au sérieux."
"C’est l’une de ses forces : il ne ressent pas la pression. Quand d’autres pilotes sont nerveux à l’idée de ce qui les attend, Fernando ne l’est pas. Vous êtes avec lui quelques instants avant la course et il sourit, rit et plaisante."
"Il est comme un enfant qui s’apprête à aller au parc avec ses copains pour jouer au football, vous ne penseriez pas qu’il est sur le point de piloter une F1. Il reste détendu et c’est en partie pourquoi, après toutes ces années, il est toujours capable de concourir à un niveau aussi élevé."
"La première fois que je l’ai rencontré, il n’était qu’un enfant. Il gravissait les échelons du karting, je venais de remporter le championnat britannique de Formule Renault et nous étions en conférence de presse en Espagne. Je n’avais jamais entendu parler de lui auparavant."
"Je savais qu’il faisait partie de la nouvelle génération de pilotes, mais il était très jeune et si timide. Il avait du mal à exprimer ce qu’il ressentait et à parler de ses courses, et je me souviens avoir pensé : ’Il est peut-être très talentueux, mais il a encore beaucoup à apprendre’."
"J’ai tout de suite su qu’il allait être rapide"
De la Rosa se souvient de la première fois où il a été impressionné par Alonso : "A Barcelone en 2001, lors du Grand Prix d’Espagne, c’est là que j’ai compris qu’il était différent des autres pilotes."
"J’étais chez Jaguar, il était chez Minardi. J’ai eu un problème lors des qualifications et je suis parti du fond de la grille. Fernando, dans une voiture beaucoup moins compétitive, avait quelques positions d’avance et nous nous sommes battus dans les premiers tours."
"Sa voiture n’avait aucune adhérence, elle était impossible à piloter, mais d’une manière ou d’une autre, il se battait tout en conduisant sur le fil du rasoir. La façon dont il équilibrait la voiture dans les virages m’a fait penser que ce type était vraiment bon."
"J’ai tout de suite su qu’il allait être rapide lorsqu’il a fait des essais avec Jaguar un an plus tard. Il était tellement rapide sur une piste séchante, c’est ce qui m’a frappé ce jour-là. À un moment donné, il est rentré au stand et les pneus étaient détruits, ils se dégradaient, mais il était toujours extrêmement rapide."
"Il m’a même fallu un certain temps pour égaler ses temps, alors que c’était la première fois qu’il montait dans la voiture. Ses commentaires étaient tout à fait pertinents. Tout ce que nous avions dit qu’il fallait améliorer sur la voiture, il l’a identifié en quelques tours seulement."
"C’est sa capacité d’adaptation qui le distingue"
L’ancien pilote est impressionné de voir Alonso conserver son meilleur niveau au fil des ans, et se battre dès son arrivée chez Aston Martin pour des podiums.
"Son talent naturel est insensé. Il s’accompagne d’une détermination et d’un engagement farouches, d’une concentration intense. Mais c’est sa capacité d’adaptation qui le distingue. Quoi qu’on lui demande, l’état des pneus, le type de voiture, la nature de la piste, il sera rapidement à la limite."
"Il y a beaucoup de champions du monde qui perdent leur avantage lorsqu’ils n’ont plus de voiture compétitive. Fernando n’est pas comme ça. Il a gardé son niveau et sa motivation. Le fait d’avoir obtenu autant de podiums en F1 que lui et d’avoir toujours la même faim qu’à ses débuts est quelque chose que j’admire vraiment chez lui."
Il aimerait voir son ami gagner un troisième titre mondial en F1 : "Ce serait un rêve devenu réalité de voir Fernando couronné à nouveau champion du monde. Il le mérite. Quoi que vous fassiez dans la vie, si vous donnez le meilleur de vous-même, tôt ou tard vous serez récompensé."
"Fernando a donné le meilleur de lui-même pendant des décennies. Si l’on considère le parcours qu’est le sien, tout ce qu’il a investi et tout ce qu’il a traversé, remporter à nouveau le championnat du monde serait la conclusion idéale d’une carrière remarquable en F1."
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