Comment Williams F1 a réussi l’undercut de l’année au Japon

Dans les coulisses de la stratégie

Par Alexandre C.

15 octobre 2022 - 11:28
Comment Williams F1 a réussi l'unde

Le probable dernier Grand Prix du Japon dans la carrière de Nicholas Latifi en F1, fut aussi un de ses meilleurs week-ends de course. Car le Canadien, comme en Hongrie l’an dernier, a de nouveau prouvé une certaine capacité à s’illustrer sous la pluie, et à tirer le meilleur d’une stratégie bien inspirée, en finissant à la 9e place.

L’ingénieur de course de ‘Nicky’, à savoir Ernesto Desiderio, a offert une plongée dans les coulisses de l’équipe Williams, durant cet animé et très épineux Grand Prix du Japon.

Comment s’est construite tout d’abord cette réussite stratégique ? Pour l’ingénieur de course, tout a commencé le vendredi en essais libres, où déjà Williams avait pu avoir une compréhension précise du comportement de la piste de Suzuka, par temps humide.

« C’est le résultat de plusieurs choses. C’est un peu un travail d’équipe qui a commencé le vendredi, où nous ne pensions pas pouvoir courir à cause du déluge. »

« Nous savions que la pluie allait être forte, mais nous avons vu un espace, une occasion pour aller en piste, alors nous avons acquis de l’expérience avec les pneus intermédiaires et les pneus pluie. »

« Je pense que c’était vraiment la clé pour comprendre comment était la piste. C’était bien pour nous d’apprendre ça vendredi et de l’ajouter à notre banque d’informations. »

Un deuxième moment décisif, pour l’établissement de la meilleure stratégie possible, fut pendant le long drapeau rouge du dimanche de course - après 2 tours seulement de circuit, le drapeau rouge fut déployé et les ingénieurs purent penser à la meilleure stratégie.

Ernesto Desiderio raconte...

« Il y a certaines choses que vous pouvez faire [pendant cet intervalle le dimanche], mais c’est finalement assez peu. »

« Le règlement spécifie quelques choses - environ huit ou neuf choses que vous pouvez faire, comme des changements pour le confort du pilote, les changements de refroidissement... Vous pouvez changer l’inclinaison de l’aileron. Vous pouvez changer le refroidissement des freins et d’autres choses. »

« L’unité de puissance, les freins, tout doit être pris en compte lorsque vous savez qu’il fait froid et qu’il y a de l’eau sur la piste. Le cycle de travail de la voiture est très différent. Vous devez faire en sorte que l’ensemble soit adapté aux conditions. »

Merci l’intuition de Nicky… et le roulage du vendredi

Surtout, l’ingénieur de course a pu penser à la meilleure stratégie à la reprise : c’est-à-dire arrêter Nicholas Latifi pour passer des pneus pluie aux intermédiaires.

Nicholas Latifi fut ainsi parmi les premiers pilotes (avec Sebastian Vettel) à faire le pari des intermédiaires : un pari tout de suite payant puisque le Canadien doubla d’un coup le peloton, qui suivit son exemple plus tard, c’est-à-dire trop tard.

« C’est sorti de notre travail du vendredi. Nous avons appris tout ce dont nous avions besoin sur ces deux pneus. »

« Nicky avait des idées très claires sur le comportement de ces deux pneus en piste, intermédiaires et maxi-pluie. »

« Nous avons longuement discuté de tout cela juste avant de redémarrer la course après le drapeau rouge. »

« Au final, c’est un gros travail d’équipe qui a commencé vendredi et qui s’est concrétisé. »

« Nicky avait les meilleures informations, et il a tout anticipé derrière la voiture de sécurité. C’était comme, ’Oh, c’est quelque chose que je peux faire’, et c’était un très, très bon choix de sa part. »

« C’était un grand effort d’équipe. Nous avons réussi à faire quelque chose de vraiment bien là-bas. Nous avons fait ’l’undercut’ sur quelques voitures - sept ou huit, je pense. »

« Entre Nicky, moi-même, et le muret des stands... si nous trois pensons que l’arrêt aux stands doit être fait, alors c’est une chaîne de décisions. »

« Et nous étions tous sur la même longueur d’onde : On le fait rentrer, on change les pneus... Allons-y ! »

Desiderio a-t-il eu peur que tous les autres pilotes imitent la stratégie Williams ? Aurait-il pensé être à le seul à avoir la bonne intuition ?

« Nous n’avons pas dit grand-chose à la radio pour ne pas donner trop d’informations à nos concurrents sur ce que nous allions faire. »

« A la fin, nous pensions que plus de gens viendraient aux stands, mais ce n’était pas le cas. »

« Il n’y avait que nous et [Sebastian] Vettel à ce moment-là. Nous avions de grands sourires sur nos visages parce que nous savions que cela allait nous aider. »

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