Antisémitisme, pauvreté, dépression : Wolff a vécu des ‘trous noirs’ avant la F1
Pas de racisme en F1 selon lui ?
Les commentaires insultants et racistes de Bernie Ecclestone et de Nelson Piquet (le Brésilien s’était excusé, voir notre article) ont provoqué sinon l’indifférence, du moins le mépris de Lewis Hamilton, le principal intéressé.
On sait le Britannique très engagé dans la défens de l’égalité et de la diversité ; son équipe Mercedes le soutient à 100 % dans ce combat.
Pour Toto Wolff, le soutien à cette cause vient de loin : le directeur d’écurie a lui aussi souffert de racisme durant son enfance.
En réalité, a-t-il raconté au Financial Times, bien que baptisé, Toto Wolff (né d’un père roumain, rapidement disparu, et d’une mère polonaise qui avaient fui le communisme), a grandi dans un environnement lié à la religion juive – il a été élevé par une famille d’origine juive. Ce qui l’a amené à fréquenter des mouvements de jeunesse juifs… et à subir des propos antisémites.
« L’antisémitisme était assez présent quand j’ai grandi. J’ai vu comment mes amis étaient traités dans la rue - j’ai vu comment un groupe peut être isolé. »
Les propos de Bernie Ecclestone ou de Nelson Piquet laissent donc Toto Wolff avec cette même attitude, entre le mépris et l’indifférence.
Le directeur d’écurie ironise sur le fossé générationnel notamment en cause...
« L’un a 80 ans ou quelque chose comme ça et l’autre a 105 ans [Piquet a 69 ans, Ecclestone 91 ans, ndlr]. »
En dehors de ces cas particuliers, le racisme est-il présent en F1 selon Toto Wolff ?
« Je ne vois pas de racisme dans l’état actuel de la Formule 1. Je pourrais traiter certains de mes collègues de [nombreux] noms, mais pas de racistes. »
Lewis Hamilton est très engagé donc sur ce chantier de l’égalité : peut-être trop, au risque de prendre de vitesse Mercedes ?
« Lewis, il peut mettre le doigt là où ça fait mal. »
« Lewis n’a jamais causé de maux de tête, ni pour moi ni pour l’équipe. Il faut pousser les gens hors de leur zone de confort, et c’est ce que fait [Hamilton]. »
Toto Wolff est passé par des trous noirs
Abus antisémites, difficultés financières, père rapidement décédé d’un cancer : la carapace de Toto Wolff (qui suit une thérapie depuis sa majorité) est épaisse.
« Vous voyez ma façade, vous ne voyez pas les épisodes sombres. [Après la mort de mon père], je tombe dans un trou noir dont je ne peux plus me sortir sans l’aide de professionnels. »
« On m’a retiré de l’école parce que les frais de scolarité n’étaient pas payés. Je me souviens que j’étais en classe l’après-midi et qu’on m’a appelé dans le bureau du directeur. Je suis descendu, le directeur m’a dit : "Je suis désolé, vous devez quitter l’école... Prenez votre sac." Tout le monde me regarde... et puis j’ai dû marcher jusqu’à la station de tram et... expliquer à ma sœur de 10 ans ce qui venait de se passer. »
« Mon père est mon seul héros. »
Ce contexte donne une force à Lewis Hamilton comme à Toto Wolff, conclut le directeur d’écurie.
« Les riches ont la vie facile dans notre sport, mais cela ne fait pas d’eux des champions. »
« Tout le monde a soit un complexe de minorité, un complexe d’infériorité ou une forte envie de gagner. »
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