Affaires Ben Sulayem : Vasseur ‘n’a pas d’autre choix’ que de croire la FIA

Une confiance subie plutôt que choisie…

Par Alexandre C.

23 mars 2024 - 13:18
Affaires Ben Sulayem : Vasseur (…)

Il n’y a pas une mais trois affaires Mohammed Ben Sulayem : le président de la FIA est accusé d’ingérence dans deux situations différentes (annulation d’une pénalité de Fernando Alonso l’an dernier en Arabie saoudite, et pressions pour ne pas homologuer le circuit de Las Vegas, sur fond de bisbilles avec la FOM).

Susie Wolff, la directrice générale de la F1 Academy, a aussi attaqué en justice la FIA, mécontente que la Fédération ait elle-même lancé puis abandonné très vite une enquête sur des possibles conflits d’intérêt avec son mari, Toto Wolff.

À l’image de Zak Brown et de Peter Bayer (à lire ici), Frédéric Vasseur, le patron de Ferrari, demande aujourd’hui plus de transparence de la FIA sur les trois affaires Mohammed Ben Sulayem (Alonso, Las Vegas et Susie Wolff).

Il veut aussi moins de polémiques, et plus de sport.

« Oui, je rejoins Zak et Peter sur le fait que nous devons faire preuve de transparence dans toutes ces affaires. Honnêtement, les fans ne me posent aucune question à ce sujet. Ils parlent de survirage, de sous-virage, de compétition. À un moment donné, peut-être, nous devons nous concentrer sur notre sport. »

« La transparence est essentielle et nous devons faire confiance à la gouvernance du sport pour cela. Mais ne nous demandez pas de faire des commentaires, car nous n’avons pas accès aux preuves. Et faire des commentaires sur la base de ragots, de rumeurs et autres, c’est créer une autre couche de... Je ne dirai pas le mot parce que sinon je devrais aller voir les commissaires ce soir ! »

Frédéric Vasseur fait pour autant confiance à la FIA - mais a-t-il le choix ?

« A un moment donné, nous devons faire confiance à l’instance dirigeante. Je suis peut-être un peu naïf, mais je pense que nous devons leur donner la responsabilité de faire ce travail. De notre côté, nous sommes des acteurs du sport. Nous ne sommes pas des acteurs de la plainte (de Susie Wolff). »

« Je pense que nous n’avons pas d’autre choix que d’être confiants. Nous ne savons pas qui est le lanceur d’alerte. Nous ne savons pas quelle en est la cause. Et ne nous demandez pas d’avoir une opinion à la fin. Soit nous avons une opinion sur le système global, soit nous n’en avons pas. Mais dans ce cas, c’est tout à fait impossible pour nous. Et encore une fois, je suis probablement trop naïf, mais nous devons avoir confiance dans le système. »

Bravi fait confiance à la FIA… par défaut ?

Alessandro Alunni Bravi, le représentant de l’équipe Stake F1, et ancien avocat, est lui-même très bien placé pour estimer la validité de la procédure de la FIA.

Il demande lui aussi plus de transparence… mais fait-il confiance au sport, même sans avoir eu tous les tenants et aboutissants de la situation ?

« Nous parlons ici de plaintes ou de procédures judiciaires. »

« La transparence signifie que les sources doivent être vérifiées, que le processus doit être mené conformément aux règles et que toutes les preuves doivent être divulguées aux parties et leur donner la possibilité de procéder à une double vérification et à un contre-interrogatoire. Lorsque nous parlons de transparence, c’est complètement différent si nous sommes devant un tribunal ou si vous êtes dans un consensus différent. Dans ce cas, la FIA doit évidemment ouvrir une procédure respectant ses propres règles et vérifier que toutes les preuves seront examinées par les parties. La transparence signifie dans ce cas une procédure correcte et la possibilité pour chaque partie d’assister à l’audience et de présenter sa défense. »

« Il y a certaines choses dont nous pouvons être conscients ou non du point de vue de la confidentialité, mais les choses sont-elles examinées ? Toutes les parties sont-elles entendues de la même manière ? Et lorsque des conclusions sont tirées, quels ont été le processus et la conclusion ? Je ne pense pas, compte tenu de la confidentialité et de ces différentes natures, que nous ayons nécessairement le droit de connaître tous les détails. Je pense simplement que nous devons avoir la certitude que lorsque quelqu’un soulève une question, nous savons qu’elle a été examinée et qu’elle l’a été de manière indépendante. »

« Donc, si quelqu’un est impliqué dans une situation, il devrait se réjouir de la transparence et de l’examen par la FIA de la situation de toutes les parties. »

Pour autant, l’Italien dit avoir pleine confiance dans la FIA. Plus par défaut ou par vraie conviction ?

« Non, pour moi, nous avons pleinement confiance dans la FIA et dans tous les processus qui sont en place. Nous disons donc le contraire de ce que vous avez interprété. Qu’il s’agisse de la Formule 1 ou de la FIA, nous faisons tous partie de cette communauté et nous nous en remettons aux organes qui la réglementent. »

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