Affaires Ben Sulayem : Brown demande une ‘transparence totale’ à la FIA

Le comité d’éthique indépendant l’est-il vraiment ?

Par Alexandre C.

22 mars 2024 - 14:25
Affaires Ben Sulayem : Brown demande une

Mohammed Ben Sulayem et la FIA continuent d’être dans la tourmente : ces dernières semaines, une enquête a été ouverte (puis classée sans suite par… le comité d’éthique de la FIA) sur des suspicions d’ingérence de Mohammed Ben Sulayem. L’Emirati était accusé d’avoir fait annuler une pénalité à Fernando Alonso en Arabie saoudite, l’an dernier, ou d’avoir fait pression pour ne pas homologuer le circuit de Las Vegas - pour embêter la FOM !

Autre polémique qui bat elle son plein : Susie Wolff a intenté une action en justice contre la FIA. La Fédération avait lancé, puis abandonné tout aussi vite, une enquête au sujet de possibles conflits d’intérêts entre la directrice de la F1 Academy et son mari, Toto Wolff.

Le régulateur de la F1 a-t-il besoin d’être lui-même mieux régulé ? Les patrons d’équipe ne sont-ils pas lassés d’une gouvernance de Mohammed Ben Sulayem qui semble chaotique ?

Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, s’exprimant sur ces affaires en cours, a demandé bien plus de transparence de la part de la FIA. L’enquête classée par le comité d’éthique ne suffirait donc pas ?

« Tous les éléments qui ont été révélés ces derniers temps sont des situations très graves. Je pense que nous vivons en 2024 et non en 1984, ce qui implique une transparence totale. Les trois situations sont différentes mais toutes très graves et nous devons nous assurer que les choses soient faites de manière transparente et réellement indépendante. »

« Tout le monde devrait se réjouir d’avoir de la transparence. »

« Je ne pense pas que la situation dans laquelle nous nous trouvons soit très satisfaisante, puisque trois Grands Prix après le début d’année, nous continuons à parler de ces questions. Il n’y a pas eu le niveau de transparence nécessaire et nous devons nous assurer que tout le monde ait une chance égale de s’exprimer. Il est important que la FIA, en tant qu’organe directeur, traite cette question rapidement, de manière transparente, et parvienne aux bonnes conclusions, quelles qu’elles soient. »

On sent que Zak Brown ne fait pas vraiment confiance au processus suivi par la FIA, pour innocenter Mohammed Ben Sulayem sur l’affaire Alonso et l’autre affaire Las Vegas...

« Ce que nous demandons, c’est de la transparence. Il s’agit donc de situations relativement nouvelles. Et ce que nous devons comprendre, c’est ce que fait la FIA. Il est donc trop tôt pour tirer des conclusions sur la justesse ou l’inefficacité du processus, si vous voulez. Je pense qu’il s’agit d’incidents relativement nouveaux. Et il s’agit donc de savoir comment ils gèrent ces situations à l’avenir. »

« Un rapport de synthèse, résumant tout cela, nous aiderait tous à comprendre un peu mieux quelles étaient les préoccupations et inquiétudes… pour comprendre pourquoi il n’y avait pas de suite donnée. Oui, peut-être qu’un simple résumé nous donnerait un peu plus d’informations. »

« Susie est l’une des personnes les plus respectées dans le sport automobile et d’après les quelques informations que j’ai, elle n’est pas tout à fait consciente des documents qui ont été examinés - et de la raison pour laquelle cela n’a pas été fait. C’est donc pour elle que la transparence s’impose. Et puis, nous avons eu des conclusions sur les questions liées à l’Arabie saoudite. Nous avons une idée générale de ce qu’était le problème, et ils ont dit qu’il n’y avait pas de problème. »

Bayer demande aussi de la transparence mais fait confiance au comité d’éthique de la FIA

Ancien de la FIA lui-même, Peter Bayer, le PDG de RB F1, peut-il confirmer, au vu de son expérience, que le comité d’éthique qui a blanchi Mohammed Ben Sulayem était bien indépendant ? Demande-t-il lui aussi plus de transparence de la FIA ?

« Il existe un comité d’éthique indépendant. Depuis que je suis là, nous avons mis en place un responsable de la conformité, des lignes d’assistance téléphonique pour les dénonciations et d’autres éléments. Nous constatons que le sport s’est considérablement développé en très peu de temps. Et beaucoup de gens demandent de la transparence. Nous devrons essayer de comprendre où la transparence est possible, car lorsqu’il s’agit de sujets individuels ou de plaintes déposées auprès d’une ligne téléphonique pour les lanceurs d’alerte, il faut s’assurer qu’il existe une garantie et une protection absolues pour les personnes qui dénoncent des irrégularités. »

« C’est donc difficile. Mais en tant que sport, nous devons apprendre et grandir à travers ces processus et nous espérons pouvoir revenir et nous concentrer sur la course. »

« La transparence ne doit pas être confondue avec la curiosité. La transparence est vraiment une question de processus et de respect du processus. »

Fait-il donc confiance, oui ou non, à la FIA ? Demande-t-il qu’on lui procure plus d’informations comme Zak Brown ?

« Nous devons faire confiance à l’organisation. C’est la même chose lorsque nous avons une décision d’un commissaire ou d’autres parfois. Nous pouvons ne pas aimer les décisions, mais en fin de compte, nous devons être satisfaits du processus. D’après mon expérience à la FIA, il s’agit d’un organe indépendant dirigé par le président du comité d’éthique, François Bellanger. Les conclusions sont indépendantes. Et comme le président lui-même était concerné, c’est à eux qu’il revenait de traiter l’affaire en dernier ressort. »

« Les questions auxquelles ils doivent répondre, comme l’ingérence potentielle d’un président dans la décision d’un commissaire, sont donc très importantes pour que nous leur fassions confiance. Et oui, nous leur faisons confiance. »

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