Vergne n’a pas encore digéré le GP de Monaco

Un bon résultat au Canada pour faire oublier cela ?

Par Franck Drui

2 juin 2012 - 17:45
Vergne n'a pas encore digéré (...)

Jean-Eric Vergne rumine toujours son résultat au Grand Prix de Monaco. Il nous explique qu’il ne pourra digérer que quand il aura obtenu ce qu’il pense mériter : des points à Montréal.

"Quelques jours se sont écoulés depuis le Grand Prix de Monaco, ce qui m’a laissé du temps pour essayer de digérer ce qui restera comme une course à la fois satisfaisante et décevante.

Dans un premier temps, j’étais plutôt content de la façon dont les choses se sont passées en termes de vitesse. En allant à Monaco, je ne me faisais pas d’illusion quant à mes sensations sur cette piste. Je n’avais jamais eu beaucoup de chance sur les circuits en ville, que ce soit à Pau, Macau ou Monaco, et en Formule Renault l’an dernier, ça ne s’était pas bien passé. Je n’avais pas peur du Grand Prix de Monaco mais j’étais un peu anxieux, et je ne savais pas ce qui se passerait. Et puis mon co-équipier avait, lui, gagné sur ce circuit les deux dernières années en Formule Renault et y avait déjà conduit en FP1. Je n’abordais pas vraiment ce week-end avec confiance.

Mais pour être honnête, toutes les sessions se sont plutôt bien passées. On améliorait constamment notre vitesse, même si j’ai fait une erreur en qualifications. J’ai poussé un peu trop la voiture. Sur ce circuit, ça peut arriver au meilleur et j’étais le moins expérimenté, bien que ce ne soit pas une excuse.

Pendant la course, ma performance était bonne également, notamment au départ et au premier virage, quand tout le monde a coupé. C’était frustrant de perdre des places alors que j’aurais dû en gagner, mais je ne pouvais rien y faire. Les stewards ont décidé qu’avec l’accident de Romain Grosjean, les pilotes n’avaient pas d’autres options que de couper le virage. Il a fallu faire avec. Puis nous avons rapidement décidé de passer en pneus soft. C’était vraiment la bonne décision et après ça, la course était incroyable.

S’il n’avait pas plu, nous aurions terminé 7ème, car j’aurais pu conserver ces pneus jusqu’au drapeau à damier. Mais la pluie est finalement tombée et je n’ai pas eu d’autres choix que de m’arrêter pour changer les pneus. Je pense toujours que nous avons bien fait de parier sur les pneus intermédiaires. Si la pluie qui s’est abattue sur le circuit pendant le podium de Mark Webber était arrivée 10 minutes plus tôt, nous aurions pu faire quelque chose de grand. Je ne dis pas que nous aurions gagné, mais nous aurions ou décrocher un résultat fantastique.

Mais c’est la course. Quand on prend des risques, on est soit puni soit récompensé, et cette fois encore nous avons été punis. Peut-être que nous serons récompensés la prochaine fois.

On était tous dégoûtés après ça mais au final je peux être satisfait de ma performance. J’étais aussi rapide que Schumacher qui a fini devant moi, et ses pneus avaient 20 tours de moins. J’étais parfois aussi rapide que les leaders et je prenais à chaque tour au moins cinq dixièmes d’avance sur la Force India. On est tristes que Williams ait décroché le dernier point mais comme je le disais, c’est la course. Nous pouvons quand même être fiers de nos progrès.

Les jours après la course ont été dépaysant. Je suis allé à Roland Garros pour assister aux internationaux de France. Je ne suis pas un fanatique du tennis mais j’y joue pas mal, souvent avec mon entraîneur. S’il y a un court de tennis où nous allons, je prends toujours une raquette avec moi.

C’est Eurosport qui m’a gentiment invité sur le tournoi et j’ai pu voir un match d’un très haut niveau pour la première fois. J’ai d’ailleurs vu le meilleur joueur selon moi : Rafael Nadal. Il affrontait un italien du nom de Simon Bolelli, classé 111ème mondial. Sans surprise, Nadal a démoli le pauvre italien 6-2, 6-2, 6-1. Vraiment impressionnant.

Le jour suivant, nous avons voyagé en Suisse avec Franz Tost, le directeur de l’écurie Toro Rosso. Nous avons rendu visite à un de nos sponsors, la banque privée Falcon. Nous avons visité les lieux et rencontré les employés.

Puis je suis allé au Canada. Je n’y suis jamais allé donc je vais vraiment profiter des jours avant la course. J’y suis allé tôt car j’étais invité par un hôtel à Trois Rivières, à 140 km de Montréal. C’est au milieu des montagnes, entouré par des lacs. J’ai hâte de m’y reposer, de faire un peu de pêche au saumon et de profiter de la nature. Ce devrait être reposant avant la course folle qui nous attend.

J’aime bien le circuit Gilles Villeneuve. J’y ai conduit sur le simulateur et c’est un de mes préférés sur PlayStation ! J’ai vraiment hâte de le tester pour de vrai.

C’est un circuit comme je les aime : bien rapide, avec une bonne portance. La météo est imprévisible, ce qui rendra la course encore plus intéressante. Nous avons aussi amené des pneus super soft, que nous avons appris à maîtriser un peu à Monaco. Ils devraient se comporter différemment à Montréal. Et puis la ville a l’air super également : l’ambiance et la passion pour les sports automobiles.

Je disais au début de ce billet que j’avais eu du temps pour digérer le Grand Prix de Monaco. En fait, ce ne sera possible que si j’ai un bon résultat au Canada."

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