Une première année positive pour Cosworth

Cosworth a terminé la première année de son retour en Formule 1 avec un bilan positif. L’objectif premier de fiabilité a été totalement rempli puisque aucune casse moteur n’a été à déplorer dans le camp du motoriste britannique. En équipant quatre équipes en 2010, soit le tiers du plateau, ce sont plus de 100.000 kilomètres parcourus tout au long de la saison qui ont été effectués par les huit voitures propulsées par un V8 Cosworth.

Pour la compétitivité, la meilleure équipe Cosworth a bien sûr été Williams, qui a réussi à prendre la sixième place du championnat à Force India dans les deux dernières courses de la saison. Les trois autres équipes, Lotus, Virgin et HRT, débutaient et ont donc logiquement fini en queue de peloton.

"Du point de vue de la fourniture moteur, nous avons accompli tous nos objectifs opérationnels en fournissant le tiers de la grille avec un moteur à la fois abordable, fiable et compétitif," se réjouit Mark Gallagher, directeur du département F1 de Cosworth. "Et du point de vue économique, Cosworth a dépensé l’argent là où cela a été nécessaire, gardant ainsi les profits nécessaires pour continuer à investir dans notre programme Formule 1. Les relations avec nos partenaires ont été bonnes et se sont bien développées tout au long de la saison. Nous pouvons regarder cette année avec un bon degré de satisfaction."

Qu’en est-il du moteur en lui-même ? Les acteurs de la Formule 1 avaient salué un moteur déjà au niveau lors du début de la saison, tant en termes de performances pures que de souplesse. "Le Cosworth CA2010 a été créé en quelques mois en utilisant notre moteur d’il y a quatre ans, le CA2006, comme base. Nous avons dû le revoir pour qu’il produise sa puissance maximum dans la nouvelle limite règlementaire de 18000 tours/minute, améliorer sa durée de vie pour qu’il tienne trois week-ends de course entiers et réduire sa consommation pour correspondre au mieux à l’interdiction des ravitaillements, afin de partir avec le moins d’essence embarqué, et donc de poids, à bord. Et sur tous ces points je pense que nos ingénieurs ont fait un travail incroyable. Avant la saison, notre moteur s’est très bien comporté au banc mais nous savions qu’il faudrait optimiser ses performances une fois en piste. Malheureusement les essais hivernaux ont été très affectés par la pluie et seule une de nos quatre équipes a participé à toutes les séances. Cela a limité les données récoltées. Une fois la saison lancée, nous avons rencontré certains problèmes, même s’ils n’ont contraint personne à l’abandon. Des actions ont été nécessaires comme revoir le circuit d’huile ou corriger une dégradation plus importante que prévue de la puissance moteur dans la durée de vie d’un moteur. Je suis ravi que tout ait été rapidement identifié et corrigé. Cela n’a jamais compromis notre fiabilité totale en course."

Au compteur des succès de l’année, peu de choses à se mettre sous la dent pour Cosworth. Il n’y a pas eu de victoires cette année mais une pole position grâce à Nico Hulkenberg et Williams au Brésil. "Si vous vous impliquez en Formule 1, que ce soit en tant qu’équipe ou partenaire technique et que vous ne visez pas la victoire, il n’y a aucun intérêt à participer. En tant que motoriste mais aussi fournisseur de solutions électroniques, Cosworth est une partie importante des teams que nous équipons mais le châssis, l’aérodynamique et la myriade d’autres domaines qui composent une F1 ne sont pas de notre ressort. Nous nous concentrons donc à fournir des prestations au top dans notre secteur. Les performances des nouvelles équipes sont en ligne avec nos et leurs attentes. Concernant la lutte pour le titre, pas d’illusion à avoir puisque cela a toujours été une bataille entre trois équipes très expérimentées, soutenues par des constructeurs et qui ont des ressources techniques et humaines immenses. Williams a été l’équipe qui a permis à Cosworth de démontrer au mieux nos performances réelles et nous avons ensemble décroché toutes les places dans les points de la 4ème à la 10ème, ainsi qu’une pole mémorable au Brésil à la vue des conditions."