Tost : Les dépassements ? Tous les pilotes ont raison !
Tout le monde a un peu juste... pour l’instant
Avec le changement de règlement technique, le début de la saison va amener son lot de surprises, car malgré certaines certitudes sur le comportement de la nouvelle génération de voitures, beaucoup de zones d´ombre subsistent.
Une des questions restées sans réponse claire a déjà su partager les pilotes, lors des tests de Barcelone : les manœuvres de dépassements. Lewis Hamilton a soutenu qu´il sera plus difficile de passer un adversaire, alors que son coéquipier Valtteri Bottas imagine qu´avec la résistance à l´air accrue, il sera plus simple de doubler, grâce au phénomène d´aspiration. D´autres, comme Max Verstappen, ont avoué ne pas savoir ce que cela donnera une fois en course.
Finalement, qui a raison ? Franz Tost donne son point de vue sur les divers retours des pilotes, concernant le domaine des manœuvres de dépassement.
« Dans toutes les déclarations des pilotes, il y a quelque chose de vrai » explique le directeur de Toro Rosso.
« Ce que Bottas a déclaré est correct, pour ce qui est des lignes droites. Les voitures sont plus larges, et grâce aux énormes pneus aussi, cela va déclencher une plus grande aspiration. Cela simplifie le dépassement, qui sera toujours favorisé par l´aileron mobile (du DRS). »
« Hamilton, quant à lui, parle des virages. Dans les courbes moyennement rapides et rapides, le suiveur ne pourra pas poursuivre le meneur aussi près qu´auparavant. Parce que plus il y a d´appui, plus il y a de turbulence d´air, nous parlons ici de « dirty air », un flux désordonné. Alors le suiveur perd de l´appui au niveau du train avant et, conformément aux retours de nos pilotes, ils en perdent aussi au niveau du train arrière. »
« Pour ce qui est du circuit de Barcelone, dans les courbes rapides 3 et 9, cela ne fonctionnait pas en effet. Tu ne peux pas te placer suffisamment près dans ces virages, afin de pouvoir attaquer par la suite dans les lignes droites. Il te faut garder tes distances dans ces endroits, parce que sinon ta voiture sous-vire au point que tu sortes de la piste. C´est aussi le cas dans les virages 11 et 12, parce que tu rencontres aussi des problèmes avec l´appui. »
L´Autrichien a également décelé un autre problème important.
« Nous avons un nouveau problème : les appuis en plus ont contribué à ce que les zones de freinages soient devenues beaucoup plus courtes. J´y vois là un énorme problème. Avant, il y avait peut-être 100 mètres pour freiner, maintenant, c´est 70. Tu dois réussir à placer ta voiture à côté de celle de ton adversaire avant les zones de freinage. Comment cela peut marcher, nous le verrons bien. Conclusion : je suis sceptique sur comment tout ça va se répercuter sur le spectacle lors des courses. Je crains que les pilotes doivent garder une certaine distance. Après Melbourne, nous en saurons plus. »