Todt juge ‘inacceptable’ que ’60 ou 70%’ des écuries souffrent pour survivre
Mais il faudra affronter Ferrari sur ce point
La F1 est un sport inégalitaire et son fonctionnement même accroît la disparité des revenus entre les écuries. Certaines équipes, comme Ferrari, reçoivent plus d’argent que d’autres moins fortunées, comme Sauber, Haas ou Force India. L’objectif de Liberty Media est d’assurer une redistribution plus équitable des revenus à l’avenir.
Ce projet est partagé par la FIA. Jean Todt, son président, n’est pas allé de main morte pour dénoncer le fonctionnement actuel de la discipline.
Pour réformer la F1, Liberty Media et la FIA devront faire avec l’opposition résolue de Ferrari. Ancien directeur des Rouges, Jean Todt est bien placé pour savoir comment contourner la position de la Scuderia.
« Nous sommes très heureux d’avoir Ferrari avec nous. Il s’agit d’un acteur solide et clé en sport auto. Mais je ne pense pas que Ferrari serait ce qu’elle est aujourd’hui, si la Scuderia n’avait pas aussi profité des avantages procurés par son engagement dans le sport auto. »
« Chaque compétiteur est important en F1. Mais nous savons grâce à l’histoire qu’il y a un turnover important entre certains manufacturiers et entre les écuries plus petites. Ferrari est là depuis le début, mais nous avons aussi McLaren, Williams, en un sens Sauber. Ce sont les écuries qui sont les plus anciennes en F1. »
« Avant que j’aie une relation de travail avec Ferrari, pour moi, la Scuderia était une marque iconique. Quand j’avais dix ans, je rêvais de Ferrari. Ensuite j’ai été embauché chez Ferrari, mais malgré ce changement de perspective, j’étais toujours attiré par la marque. Je crois en la tradition et je réalise bel et bien l’impact qu’a Ferrari. Tout ce qu’a réussi Ferrari en sport auto est impressionnant. Pas seulement en F1 mais dans le sport auto en général. »
« Pour le moment six ou sept équipes souffrent pour rester en F1. Ce n’est pas acceptable que 60 ou 70 %¨des écuries sur la grille souffrent pour survivre dans un sport qui est le pinacle du sport auto. »
Les compliments étant terminés, Jean Todt s’attelle au cœur du sujet : Ferrari a menacé de quitter la F1 si les prochaines négociations avec Liberty Media ne donnaient pas satisfaction. C’est alors au tour de Jean Todt de montrer les muscles et d’afficher sa détermination.
« J’espère vraiment que Ferrari ne partira pas. Mais nous avons déjà vu des grands compétiteurs quitter le sport et y revenir. C’est leur choix, mais je connais les gars de Ferrari, ce sont des gens intelligents commercialement, et rationnels. En un sens c’est aussi parce que nous sommes rationnels que nous voulons aujourd’hui réduire les coûts, parce que je sens que pour une compagnie comme Ferrari, la course ne devrait pas coûter trop d’argent. Le bénéfice de la F1 devrait être égal et même supérieur au reste du business de Ferrari. Ce serait ainsi une situation beaucoup plus saine que lors de ces dernières années, car les dépenses en F1 étaient trop élevées et cela met souvent en difficulté les écuries. »