Technique : Choisir les bons rapports de boîte de vitesses

Renault nous explique cela

Par Franck Drui

6 juillet 2012 - 19:24
Technique : Choisir les bons rapports de

Le Championnat du Monde FIA de Formule 1 a mis le cap sur Silverstone ce week-end.

Ses portions ultra-rapides, comme l’enchaînement Maggotts-Becketts, la courbe de Copse ou la ligne droite du Hangar contrastent avec les virages sinueux de Luffield et de la nouvelle boucle. Pour ces raisons parmi tant d’autres, le tracé anglais demeure l’un des plus attendus de la saison.

Ingénieur Renault Sport F1 de Pastor Maldonado au sein du Williams F1 Team, David Lamb explique à quel point la gestion du moteur et le choix des rapports de boîte peuvent être les clés du succès sur ce circuit : « Les moteurs sont optimisés pour fonctionner dans une fenêtre de puissance. A Silverstone, la difficulté vient des virages qui sont tous négociés à des vitesses différentes. Cela va de l’épingle, qu’on passe en deuxième, à la courbe de Copse qui est en sixième. Le processus de sélection était plus évident à Valencia, car tous les virages étaient négociés à des vitesses similaires. »

« L’équipe va simuler les différentes options de rapports de boîte pour faire la balance entre la capacité d’accélération et la vitesse de pointe. En donnant la priorité à l’accélération en sortie de virage, on choisit des rapports plus courts. Mais pour avoir une bonne vitesse maximale, il faut augmenter les chutes de régime entre les rapports supérieurs. Cela peut donner au pilote la sensation d’avoir un moteur un peu creux. »

« Sur un circuit comme Silverstone, ce n’est pas idéal, car on passe beaucoup de temps sur les cinquième, sixième et septième vitesses. Mais il faut bien prendre en compte les virages sinueux. L’amélioration des chronos se fait plutôt sur les rapports élevés, mais les pilotes ne peuvent pas vraiment le ressentir puisque l’accélération est moindre. Ils sont plus sensibles à l’accélération en sortie de virage, mais ce qu’un pilote peut ressentir instinctivement peut être en contradiction avec ce qui fait réellement la performance sur un tour complet. »

« Au bout du compte, il faut souvent faire un compromis. La manière dont on transige est surtout dictée par la façon dont le pilote exploite les rapports dans certains virages. Ce qu’on ne veut surtout pas, c’est que le pilote ait à changer de rapport en milieu de courbe, sous peine de déséquilibrer la monoplace. »

Malheureusement, la sélection des rapports de boîte de vitesses n’est pas complètement libre, comme l’explique David : « Nous n’avons que trente ratios qui sont homologués pour toute la saison. En gardant en tête que les circuits rapides sont majoritaires sur l’ensemble du championnat, nous avons tendance à privilégier la gamme de rapports supérieurs. Nous avons plus de possibilités pour les cinquième, sixième et septième rapports. Nous n’avons donc qu’une ou deux options pour la première et la deuxième vitesse, peut-être trois pour la troisième et un peu plus de choix pour les autres. Cela ne nous laisse pas une grosse marge de manœuvre sur un circuit comme Silverstone. »

Malgré cela, David est impatient de retrouver son Grand Prix national. Pour lui, comme pour la plupart de ses camarades du paddock de F1, Silverstone est un challenge unique.

Recherche

Info Formule 1

Photos

Vidéos