Susie Wolff : C’est difficile pour les femmes de percer en Formule 1

Elle n’y est pas parvenue

Par Franck Drui

22 mai 2016 - 17:23
Susie Wolff : C'est difficile (...)

Susie Wolff a été pilote de développement pour l’écurie Williams pendant plusieurs années, et ambitionnait à terme d’obtenir un volant de titulaire. Mais aucune opportunité ne s’est présentée et la Britannique a fini par se résoudre à tirer un trait sur sa carrière en Formule 1.

« Ma décision de quitter le sport automobile l’an dernier a été difficile à prendre. C’était dur d’accepter que je n’allais pas pouvoir accomplir mon objectif de participer à une course de Formule 1. Mais j’ai pour habitude de faire confiance à mon cœur, et il me disait que mon parcours s’arrêtait là. »

« Bernie Ecclestone m’a accompagnée dans chaque étape de ma carrière de pilote d’essais et de développement. J’ai été critiquée pour l’avoir soutenu lorsqu’il a déclaré que les femmes pilotes de F1 ne pouvaient pas être prises au sérieux. Mais je ne fais là que décrire mon vécu. »

« Je ne me suis jamais vraiment dit que j’étais une femme dans un sport d’hommes. Lors du championnat du monde de Karting en 2000, j’avais terminé 15e. Malgré tout, juste parce que j’étais une femme, on m’a fait monter sur le podium, j’ai alors pris conscience que j’allais avoir un traitement particulier. Il y a des aspects positifs et d’autres négatifs – sous certains aspects c’était plus difficile pour moi, mais d’un autre côté je recevais plus d’attention de la part des médias. »

Même si Wolff est bien sûr déçue de ne pas avoir pu concrétiser son rêve, elle dit être tout à fait satisfaite de sa vie hors du sport automobile.

« Désormais j’ai commencé une nouvelle vie. Mon mari Toto Wolff [directeur de l’équipe Mercedes] est autrichien tandis que je suis écossaise. Sa langue maternelle est l’allemand alors que la mienne est l’anglais. J’aime voir les cultures se confronter. Parfois nous sommes en train de discuter et je dois lui dire : désolé, je n’ai pas compris ce que tu as dis. »

« Je vis en Suisse, où les limitations de vitesse sont draconiennes, ce qui peut me rendre folle. Je n’envisage pas de laisser mon mari au volant, mais cela peut être piégeux avec d’autres personnes. Parce que je suis une pilote de course, les gens ressentent souvent le besoin de montrer à quel point ils sont bons et finissent par sortir de leur zone de confort. »

« Je ne me considère pas comme une icône, mais j’ai reçu tellement de messages de la part de jeunes filles, de femmes, de mères, me disant que j’étais une source d’inspiration. Cela m’a conduit à démarrer un nouveau projet, ‘Osez être différente’, une fondation qui chercher à aider des jeunes femmes talentueuses à percer dans des professions dominées par les hommes. »

Wolff a également quelques mots pour une autre femme qui avait tenté de percer en Formule 1, mais dont la carrière s’est tragiquement arrêtée il y a trois ans.

« La mort de Maria de Villota en 2013 a été un choc terrible, c’était un accident stupide qui n’aurait jamais dû arriver. Elle était une grande dame et une bonne amie. On peut seulement dire qu’elle est morte en faisant ce qu’elle aimait, mais c’est tragique. »

« Je pense qu’il n’y a pas de différence entre l’image que je renvoie et ce que je ressens à l’intérieur. En tant que femme, on attend toujours de vous que vous fassiez ceci ou cela. Mais je suis en bonne santé et je me sens bien au réveil, donc je suis reconnaissante. »

Recherche

Info Formule 1

Photos

Vidéos