Stroll : L’argent aide, mais ne fait pas tout
Condition nécessaire mais non suffisante
Lance Stroll a gagné cette saison 14 des 30 courses de Formule 3. Sa promotion chez Williams n’a donc rien d’un scandale absolu. Cependant, il est clair que l’argent de son milliardaire de père a propulsé son ascension vers la discipline reine. Le Canadien multiplie d’ailleurs les essais privés avant le début de la saison, avec une Williams de 2014, afin d’être le rookie le mieux préparé de l’histoire de la F1.
Lance Stroll ne peut nier l’évidence : l’argent de son paternel est un précieux adjuvant sans sa promotion. Mais évidemment, le Canadien répète que jamais le talent et le succès ne sont à 100 % monnayables.
« Il y a deux moyens d’y arriver. D’abord, vous avez besoin d’un sponsor, ou d’un membre de votre famille, de quelqu’un qui vous aide depuis l’âge de huit ans, jusqu’à ce que vous arriviez en F1, si vous arrivez en F1. »
« Sans tout cela, je n’aurais pas pu partir du Canada pour l’Europe, et de poursuivre mon rêve. Mais cela dit, peu importe votre fortune, peu importe d’où vous venez, si vous n’arrivez pas vraiment à tourner votre volant à droite et à gauche, et à aller aussi vite que possible, vous ne gagnerez pas de courses. L’argent ne peut pas acheter les succès. L’argent peut vous donner des opportunités, puisque courir coûte très cher et qu’il y a plein de pilotes qui n’ont pas eu une telle opportunité, même s’ils sont très talentueux. Mais notre sport est ainsi fait. J’ai travaillé très dur et gagné des championnats. Si je ne l’avais pas fait, je ne serais pas ici. »
Le monde est ainsi fait que les pilotes talentueux ne sont pas souvent les plus riches ; le manque d’argent peut ainsi freiner la carrière de ces pilotes et Lance Stroll le reconnaît lui-même.
« L’argent vous permet de courir, c’est vrai, vous ne pouvez pas le nier. C’est un sport très cher que le nôtre, et il y a plein de pilotes qui n’ont jamais eu l’opportunité de monter en Formule 1 et qui sont très talentueux, ce qui est vraiment malheureux. J’ai travaillé très dur, j’ai gagné ces championnats, et sans cela, je ne serais pas ici. Je pourrais avoir tout l’argent du monde, et finir dernier… et alors, je ne serais pas arrivé là où je suis aujourd’hui. »
« L’argent ne peut pas acheter des victoires. L’argent peut acheter une opportunité, il peut acheter un siège en karting, en F4, en F3. Mais si vous n’avez pas les points pour votre Super Licence, ce qui nécessite désormais de gagner des championnats comme la F4, la F3 ou le GP2, vous avez besoin de ces 40 points, ce que j’ai fait, sinon, vous ne pouvez pas monter en Formule 1 » a tenu à préciser Lance Stroll – rappelons d’ailleurs que Max Verstappen, avant d’être promu chez Toro Rosso, n’avait gagné ni la F3 ni le GP3.