Steiner : la hiérarchie va évoluer tout au long de la saison

Même à Barcelone, la hiérarchie ne sera pas fixée

Par Alexandre C.

10 avril 2017 - 13:37
Steiner : la hiérarchie va évoluer (...)

Haas a montré en Chine sa capacité à rentrer dans les points à la régulière, grâce à la 8e place probante de Kevin Magnussen. Disputée sur une piste humide, l’épreuve chinoise était-elle pour autant représentative du véritable niveau de la Haas ? Guenther Steiner, le directeur de Haas, pense aussi que l’on ne connaîtra avec précision la hiérarchie de la discipline qu’à la fin des premières courses de la saison.

« Le tableau deviendra plus clair d’ici Barcelone, mais ce qui arrive maintenant, ce sont les évolutions que les équipes vont apporter. Ces évolutions seront-elles fréquentes ? A quel point seront-elles efficaces ? Tout cela continuera à faire évoluer la situation. Nous aurons toujours le milieu de peloton dans le viseur cette année – il s’agit de savoir qui sera le meilleur et qui sera dernier. Les évolutions cette année seront importantes. Nous avons une voiture encore très immature parce que le temps de développement ne fut pas long. Nous aurons un tableau plus clair, mais guère définitif. »

Comment Guenther Steiner compte-t-il décider du bon moment pour introduire les évolutions sur la Haas ? En se calquant aux autres écuries ? Ou compte-t-il garder son propre calendrier ?

« Les évolutions sont normalement décidées par les gains que vous faites en soufflerie. Vous ne réagissez pas à ce que font les autres. Vous gardez votre propre calendrier parce que tout d’abord, vous devez mener votre travail de développement, et ensuite, parce que vous devez concevoir vos pièces, et les produire. Nous avons établi notre calendrier jusqu’au milieu de saison, d’ores et déjà – quoi apporter, et quand, tout cela est prévu. Nous ne le modifierons pas spectaculairement. Vous pouvez toujours faire des petits ajustements, mais vous ne pouvez pas changer les bases de votre plan. C’est la même chose pour toutes les autres équipes, à l’exception des trois écuries de pointe qui pourraient apporter des évolutions n’importe quand, parce que leur capacité est vraiment plus importante en termes de conception et d’usinage. »

Le seul élément qui ne variera pas d’une course à l’autre sera les pneus (médiums, tendres, supertendres). Du moins sur le papier, rappelle le directeur de Haas…

« Même si nous aurons les mêmes pneus, les circonstances sont différentes. Les températures seront largement différentes. La Chine est bien plus froide que Bahreïn, où l’on attend une température proche de 40 degrés. Nous en apprendrons beaucoup sur les pneus. C’est bien sûr utile, mais je ne dirais pas que ce que nous avons appris en Chine ou à Melbourne nous donnera un avantage en particulier à Bahreïn. »

Avec les nouvelles monoplaces, les pilotes, et notamment les moins expérimentés, doivent prendre plus de risque pour pousser les voitures à leurs limites, ce qui cause parfois quelques sorties de route (ainsi d’Antonio Giovinazzi en Chine le week-end dernier). Or à Bahreïn, il y a de larges zones de dégagement, typiques des circuits modernes. Est-ce que les pilotes seront ainsi encouragés à prendre encore plus de risques ? Guenther Steiner le pense.

« Je dirais que oui. Si vous savez que vous pouvez sortir au large sans endommager la voiture, ou vous blesser, alors vous saisissez cette occasion, au moins. Je pense que nous verrons les pilotes, lors des essais libres, essayer de voir jusqu’où ils peuvent pousser la voiture. Rien n’arrivera. Ils partiront simplement au large. D’un certain point de vue, c’est une bonne chose. D’un autre, ce n’est pas si bon parce que pendant que vous apprenez jusqu’où vous pouvez aller, si vous vous trompez, le prix à payer est lourd. Tout est une question de pour et de contre, et c’est cela qui rend le tout intéressant. Ce n’est jamais la même chose, chaque week-end est différent. »

En poussant encore plus la voiture, n’est-on pas capable d’en apprendre enfin davantage à son sujet ? Là encore, le directeur de Haas remet les choses en perspective…

« En théorie, vous pouvez pousser plus fort et trouver la limite sans endommager la voiture. A quel point vous est-il possible d’en profiter ? C’est vraiment difficile de le dire. Vous pouvez trouver la limite, mais ensuite, si vous la dépassez, vous perdez votre tour, et ce n’est jamais positif. Si vous avez un nouveau train de pneus et si vous perdez le tour, vous ne savez pas en fait ce que vous auriez pu faire durant le reste du tour. Ce n’est pas un ‘oui’ ou un ‘non’ franc. »

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