Steiner : Soyons prudents, terminons les courses et apprenons

Tout semble aller pour le mieux dans le camp de la nouvelle arrivante en Formule 1, l’écurie américaine Haas. En effet, si la première semaine d’essais de son existence ne s’est pas déroulée sans heurts après les quelques soucis de rigueur et un aileron avant trop fragile, point de fiasco en vue comme ce fut le cas pour McLaren-Honda l’an dernier ou Red Bull en 2014.

Ainsi, l’ambiance est détendue et il faut dire qu’avec un kilométrage respectable et une seule panne d’ECU sérieuse jusqu’ici, le contraire eût été étonnant. Les mécaniciens sourient, les pilotes sont enthousiastes, et on peut d’ailleurs apercevoir Romain Grosjean et Esteban Gutiérrez plaisanter avec leur patron Gene Haas quand ils ne sont pas au volant de la VF-16. De son côté, Günther Steiner se dit satisfait, mais le directeur de l’écurie rappelle que son équipe adoptera néanmoins une attitude prudente cette année.

« Nous allons tâcher d’en faire autant que possible sans prendre trop de risques. Si nous sommes en mesure d’inscrire un point et devons nous mettre en danger pour en marquer deux, alors nous nous contenterons d’un seul. Pour le moment, nous serions ravis d’atteindre la zone des points et nous ne voudrions pas vraiment avoir à réajuster cet objectif. Soyons prudents, terminons les courses, apprenons et ne risquons pas le tout pour le tout. »

Impliqué en NASCAR, Gene Haas a suivi la philosophie en vigueur outre-Atlantique quand est venu le moment de planifier son arrivée en Formule 1.

« Un homme d’affaires tel que Gene à la tête d’une équipe pense toujours qu’il y a moyen de mieux faire les choses, et ça aide beaucoup qu’il en connaisse en plus un rayon sur le sport automobile, poursuit Steiner. Quant à moi, ça fait trente ans que suis là, alors je sais comment faire. Gene a cru en moi parce qu’il est à la tête d’une équipe de NASCAR, et il en a d’ailleurs suivi certains des principes : acheter ce qu’il est possible d’acheter et ne pas essayer de réinventer la roue. Depuis le commencement, nous avons affirmé que ceci ou cela serait trop difficile à faire ou coûterait trop d’argent pour que nous fassions tout nous-mêmes. C’est la principale philosophie en provenance de la NASCAR, et elle nous a facilité la tâche. »

La VF-16 a bénéficié de presque deux ans de conception et beaucoup voient en Haas l’équipe B de Ferrari, étant donné les liens étroits tissés avec le constructeur italien qui fournit son moteur à l’écurie américaine. Et avec un tel partenaire, les choses ont vite avancé.

« Nous n’avons pas rencontré de réel problème pour intégrer le moteur Ferrari parce que nous n’avions rien auparavant ! s’amuse Steiner. Ce fut une bonne expérience, Ferrari nous a vraiment bien conseillés parce que nous n’avions pas de précédent et pas d’avis sur comment procéder. Leur aide a été très précieuse pour nous guider jusqu’à aujourd’hui. »