Retour sur... le GP d’Inde 2011
Un week-end dominé par Vettel
Sebastian Vettel a décroché la pole, le meilleur tour puis a mené chaque tour de ce premier GP d’Inde pour Red Bull et Renault, mais la victoire de l’Allemand n’a pas été aussi facile qu’on aurait pu le penser.
En effet, la course était complexe en termes de stratégie, et il y avait beaucoup de choses en cours dans les domaines les plus pointus. Mais comme souvent en 2011, Vettel et son équipe ont assemblé les bonnes pièces du puzzle sur ce circuit qui était nouveau pour tout le monde.
Conçu par Hermann Tilke, le Circuit International de Buddh a été l’objet de commentaires enthousiastes de la part des pilotes et de leurs équipes, grâce à son dessin stimulant et à ses variations d’inclinaison importantes. Le personnel des différentes équipes ainsi que les visiteurs ont également été conquis par la ferveur des locaux. L’Inde a sans aucun doute semblé adopter la F1 sans réserve, et une foule importante a assisté à cet événement révolutionnaire.
Le lieu était peut-être nouveau, mais le résultat des qualifications était très familier pour 2011. Vettel était 0,3 secondes plus rapide que son plus proche challenger Lewis Hamilton, mais le pilote McLaren a été rétrogradé à la cinquième place après une infraction pour excès de vitesse sous drapeau jaune lors des essais libres du vendredi. Mark Webber, de chez RBR, a ainsi récupéré la deuxième place, devant Fernando Alonso, Jenson Button et Hamilton.
Le dimanche, le défi stratégique était la différence de performance entre les Pirelli tendres et les durs. La conclusion était que, si possible, vous deviez passer en durs après votre immédiat challenger, car il fallait un certain temps pour amener les pneus Prime à température.
Vettel a pris un bon départ comme à l’accoutumée, puis a commencé à creuser l’écart dans le premier tour. Pendant ce temps Button avait réussi à passer devant Alonso et Webber pour prendre la deuxième place.
Button a du cravacher pour repousser Webber lors des premiers tours. Dans le même temps, comme cela était devenu son style, Vettel s’est progressivement éloigné de ses principaux poursuivants, puis a attendu que ces derniers passent par les stands, avant d’y procéder lui-même.
Après que les autres acteurs clés soient rentrés lors des tours 16 et 17, Button est resté en piste jusqu’au tour 18, puis Vettel a suivi un tour plus tard. Cela signifiait que ses pneus étaient un tour plus frais que ceux de Button pour le reste du deuxième relais, et cela permettait de penser qu’il pourrait éventuellement effectuer ce crucial changement en pneus durs un tour plus tard.
Webber a été le premier des concurrents les plus rapides à rentrer aux stands, lors du 37ème tour. Au final, il a perdu une place sur Alonso, ce qui a encouragé et Button et Vettel à rester en piste le plus longtemps possible. Jenson est finalement rentré dans le tour 46, et Seb a suivi un tour plus tard, avec 13 tours restant à courir en durs jusqu’au drapeau à damiers.
Il a perdu quelques secondes sur Jenson pendant la phase d’arrêt, mais il possédait toujours une avance de 2,8 secondes après être rentré aux stands, et c’était plus que suffisant pour lui permettre de contrôler jusqu’à la ligne d’arrivée.
Il s’est autorisé un petit plaisir alors qu’il tentait de boucler un week-end parfait sur le plan statistique. Après que Webber ait réalisé le tour le plus rapide dans sa poursuite d’Alonso, Seb a tout à coup retrouvé du rythme pour devenir le plus rapide lors de l’avant dernier tour, puis encore plus rapide dans le dernier. Les cœurs se sont arrêtés de battre sur le muret des stands RBR.
"Il sait que nous n’aimons pas cela !", a souri Christian Horner, le directeur de l’équipe RBR. "Il est censé ménager le moteur en réduisant tous les modes et en coupant le KERS, à part jeter une vache sur le circuit, nous ne pouvions pas faire grand chose.
"Au final, nous lui faisons totalement confiance, je suis certain qu’il y avait encore un peu de marge. Il aime cette petite statistique qui achève un week-end parfait."
Webber était dans la position désagréable d’avoir commencé avec une seconde place prometteuse pour se retrouver plus tard en course à la quatrième position, essayant de récupérer la troisième place d’Alonso. Néanmoins, le résultat a rapporté des points importants supplémentaires pour l’équipe.
Mais cette journée était celle de Vettel. Déjà sacré champion du monde deux courses plus tôt au Japon, il avait encore accru son nombre total de victoires en 2011, le portant à 11.