Retour sur la saison 2007 : Hungaroring

La guerre est déclarée entre Alonso et Hamilton

Par Emmanuel Touzot

15 janvier 2018 - 14:00
Retour sur la saison 2007 : Hungaroring

Après la victoire autoritaire de Fernando Alonso au Nurburgring ainsi que le doublé retentissant à Monaco, sur un circuit aux caractéristiques proches du Hungaroring, McLaren a toutes les raisons du monde d’arriver en pleine confiance à Budapest.

Deux changements de pilotes ont eu lieu en fond de peloton. Sebastian Vettel, protégé de Red Bull, est placé chez Toro Rosso pour la fin de saison à la place de Scott Speed, tandis que Sakon Yamamoto signe chez Spyker pour les manches restantes, en lieu et place d’Albers, qui avait déjà été remplacé par Winkelhock au Nurburgring.

C’est la première fois depuis trois courses que l’affaire d’espionnage, en train de naître, est mise de côté, et les essais libres montrent des Ferrari un peu plus en forme.

Kubica signe le meilleur temps de la première séance d’essais devant les deux Ferrari et les deux McLaren. Alonso se place en tête de la seconde séance devant l’étonnant Kovalainen et sa Renault, tandis que la meilleure Ferrari est sixième. Le samedi matin, Massa devance les deux McLaren et tout est ouvert en vue des qualifications.

La séance qualificative commence justement par un meilleur temps de Lewis Hamilton qui relègue tous ses concurrents à plus de huit dixièmes ! Les deux Honda sont éliminées, ainsi que Sato, Vettel et les Spyker.

En Q2, Ferrari commet une grosse bourde lorsqu’il faut relancer Massa pour un deuxième tour rapide. Le carburant n’est pas remis et la monoplace est ramenée aux stands par les mécaniciens. Le temps de repartir, le Brésilien est en pneus froids et se voit incapable d’améliorer son meilleur temps, ce qui l’élimine ! Coulthard, Kovalainen, Wurz, Davidson et Liuzzi l’accompagnent.

En Q3, les deux McLaren sortent l’une derrière l’autre, Lewis Hamilton devant Fernando Alonso. Moins rapide que ce dernier, Hamilton se voit intimé l’ordre de laisser passer son équipier mais n’en fait rien, et Alonso se retrouve coincé derrière lui.

Les deux hommes rentrent aux stands, Alonso devant Hamilton, après qu’il a finalement pu passer l’Anglais. Alonso attend volontairement à son box, alors que son mécanicien lui a donné le feu vert pour repartir. Après une petite dizaine de secondes d’immobilisation, Alonso va signer la pole position tandis qu’il manque quelques secondes à Hamilton pour un nouveau tour rapide.

McLaren estime officiellement que le quiproquo est dû au fait qu’Alonso n’a pas pu passer Hamilton sur la piste, ce qui a décalé leurs séquences d’arrêts. Mais Ron Dennis est furieux et convoque immédiatement après la séance les deux pilotes et leurs représentants.

Les commissaires se saisissent du dossier et après une longue délibération, Alonso se voit retirer sa pole position par une pénalité de 5 places sur la grille. Pour ne pas avoir géré ses pilotes, McLaren écope d’un retrait de tous les points possiblement marqués le lendemain en course. La tension est totale et la relation entre Alonso et Hamilton s’envenime en quelques heures, irrémédiablement.

Hamilton s’élance donc de la pole position qu’il parvient à conserver dans les premiers virages. Le départ se passe plutôt bien, sans incident majeur dans le peloton.

Sakon Yamamoto abandonne après un accident au quatrième tour, tandis que Kimi Räikkönen met une pression totale sur Lewis Hamilton. Derrière, Fernando Alonso est coincé derrière la Toyota de Ralf Schumacher.

Contrairement à l’édition précédente du Grand Prix, qui a vu la première victoire de Jenson Button en Formule 1, la course est très calme et seulement marquée par un accrochage entre Fisichella et Davidson, qui laisse l’Anglais sur le carreau.

Jenson Button et Vitantonio Liuzzi sont les deux autres pilotes à abandonner sur problème mécanique. Fernando Alonso parvient finalement à récupérer la quatrième place après s’être débarrassé de Ralf Schumacher puis de Robert Kubica.

Lewis Hamilton remporte la course pour sept dixièmes devant Räikkönen et Nick Heidfeld. Kubica est cinquième devant Schumacher, Rosberg et Kovalainen.

Au championnat, Hamilton reprend le large avec sept points d’avance sur Alonso mais surtout, la guerre est déclarée entre les deux hommes qui ne se feront plus de cadeau jusqu’en fin de saison. La situation s’envenimera notamment avec le parti pris de Ron Dennis envers Lewis Hamilton.

Massa pointe à treize points d’Alonso et sept devant Räikkönen. Au classement constructeurs, McLaren possède l’équivalent d’un doublé d’avance sur Ferrari malgré l’absence de points en Hongrie.

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