Renault ne doit pas grandir trop vite, avertit Chester
Eviter la surchauffe
Renault a investi beaucoup d’argent depuis le rachat de Lotus. Sur la piste, les résultats se perçoivent, puisque l’équipe française occupe actuellement la 4e place au classement des constructeurs.
Cependant, Renault doit éviter la crise de croissance et allier quantité et qualité des investissements. Il faut gérer l’arrivée de près de 50 % d’employés en plus et éviter que cela désorganise l’équipe.
« Ce fut assez difficile » témoigne Nick Chester, le directeur du département châssis. « Cela a pris certainement pas mal de temps, parce que recruter autant de personnes, ce n’est pas une mince affaire. C’est un travail important depuis le début de la reconstruction de l’équipe. Cela requiert une constante attention pour s’assurer de bien équilibrer vos départements, pour voir où sont les goulots d’étranglement. »
« En un sens, ce travail ne finira jamais, il y aura toujours un domaine où vous pourrez vous améliorer. Vous ne cessez de vous développer. »
« Mais j’ai été assez satisfait de la manière avec laquelle nous avons mené ce chantier. La progression a été assez rapide. L’ambiance dans l’équipe a été assez sympathique. Les départements sont bien soudés ensemble, donc de ce point de vue, ce fut assez positif. »
Pour trouver les bons talents, Renault a adopté une approche hybride, se basant sur des promotions en interne comme sur des recrutements en externe, poursuit Chester.
« Nous avons recruté un certain nombre de bons employés de l’extérieur, et beaucoup de personnes au sein de notre équipe ont été promues. Nous avons un très bon programme de diplomation, et beaucoup de personnes qui l’avaient suivi ont occupé des postes d’encadrement intermédiaire assez rapidement, apportant véritablement leur pierre à l’édifice. »
« Nous essayons de recruter en interne et en externe – à travers des programmes de stage, de diplomation… Et ensuite, nous attirons parfois, en complément, des talents venant de l’extérieur, quand nous avons des besoins spécifiques à combler. »
L’une de ces recrues externes les plus notables fut Marcin Budkowski, ancien directeur technique de la FIA… La signature de son contrat avait provoqué une vive polémique dans le paddock.
« Marcin s’est très bien intégré » rapporte aujourd’hui Nick Chester. « Je le connaissais très bien du temps où il était avec la FIA, et il mène une étude générale sur la situation actuelle d’Enstone. Il regarde comment nous menons nos investissements, comment nous faisons grandir nos départements, et il s’intéresse aussi un peu à la partie technique, parce qu’il a un bon background aérodynamique. Il s’est bien intégré, et je pense qu’il ne pourra que nous aider à développer l’équipe. »
Notons que dans ses déclarations, Nick Chester semble quelque peu minimiser l’apport aérodynamique et technique de Marcin Budkowski… peut-être à dessein pour ne pas fâcher encore les autres écuries ?