Renault et Cosworth écrivent à la FIA pour les moteurs de 2013

Il faut clarifier les règles pour éviter la course à l’armement

Par Franck Drui

6 novembre 2010 - 16:18

Renault et Cosworth ont écrit une lettre à la FIA concernant la future règlementation moteur pour 2013, alors que les équipes de F1 au sein de la FOTA ont encore du mal à se mettre d’accord.

La FIA pousse toujours pour que les moteurs turbo 4 cylindres de 1,6L soient adoptés dès 2013, accompagnés du KERS actuel, plus puissant, et/ou d’autres systèmes de récupération d’énergie, telle la chaleur dégagée par les échappements.

Les constructeurs soutiennent cette initiative mais craignent une course à l’armement et des coûts de développement élevés. Voilà pourquoi certains souhaiteraient que le V8 actuel, sous une forme dégonflée (moins de tours/moteurs, flux d’essence restreint, etc...), poursuive sa carrière jusqu’à la fin de 2014.

C’est pour imposer les 4 cylindres mais accompagnés d’une règlementation très précise que Renault et Cosworth ont écrit à la FIA. Pour éviter la course à l’armement, ils veulent imposer des dimensions maximums ou des poids minimums sur certaines pièces comme les turbos, les pistons ou les bielles, ainsi que le poids complet du moteur.

"Si la nouvelle règlementation moteur devient une course à l’armement dans le domaine des turbos ou des pistons, alors un manufacturier indépendant comme nous n’aura aucune chance (face aux constructeurs)," déclare le directeur de Cosworth F1, Mark Gallagher.

Le directeur de Renault, Eric Boullier, indique que la marque française soutiendra les nouvelles règles "si certaines limites de coûts sont fixées. Notre marché de voitures de tourisme est composé de 4 cylindres majoritairement, et l’hybride arrive. C’est pour ça que nous ne sommes pas malheureux de voir arriver ce format en Formule 1. Mais tout est question de règles, comment elles sont définies. Moins claires elles seront, plus cher cela deviendra."

Les équipes espèrent aussi que ces nouveaux moteurs, plus verts et moins chers, séduiront d’autres constructeurs et les inciteront à venir ou revenir en F1. Le groupe Volkswagen, mais aussi Toyota ou Honda, partis l’an passé. Concernant Honda, les choses sont claires : "ils n’ont aucune intention de revenir," déclare Brawn, qui est resté en contacts avec eux.