Règles 2014, peur ou excitation pour les ingénieurs ?

La Formule 1 vit rarement des révolutions techniques comme celle qui se profile pour la saison prochaine. Catalysées pas le nouveau moteur V6 turbo, les modifications toucheront à la fois le groupe propulseur mais aussi les formes des monoplaces, avec notamment une réduction de l’aérodynamique.

De quoi donner des cheveux blancs aux ingénieurs qui doivent, sans repère, repartir pratiquement d’une feuille blanche. De quoi provoquer de la peur ? De l’excitation ? Les deux !

"Il y a toujours de l’inquiétude parce que votre performance est toujours relative. Vous pensez avoir fait du bon travail et quelqu’un arrive avec quelque chose de mieux. Vous n’avez pas de référence contrairement aux périodes de règlements stables où vous savez ce que vous devez faire pour progresser," explique le directeur technique de Toro Rosso, James Key, au site officiel de la F1.

"Pour 2014, nous n’avons aucune référence. On pense se fixer des objectifs ambitieux, qu’on espère assez élevés mais pas trop pour qu’ils ne soient pas impossibles à atteindre et que cela démoralise votre personnel," prévient-il.

"Il y a donc de la peur d’être passé à côté de quelque chose mais je pense qu’elle est bien plus petite que l’excitation du challenge technique et des idées que vous pouvez mettre en œuvre dans une une nouvelle voiture."

Pour son homologue de chez Caterham, Mark Smith, "je trouve cela excitant."

"Quand les règles sont plutôt stables, il y a deux manières de voir les choses. En tant que jeune équipe, nous commençons à trouver notre voie et le développement a été assez bon. Alors il y a donc un peu de frustration que les règles changent alors que nous trouvions notre chemin."

"D’un autre côté, celui de la perspective du défi technique, c’est très intéressant. Il y a tant de différence qu’il faut tout repenser à partir de zéro et, dans beaucoup de domaines, repartir carrément d’une feuille blanche. Côté ingénierie, c’est donc assez excitant, je pense que cette nouvelle formule sera plus équilibrée et moins dominée par l’aérodynamique, ce qui a été la critique faite à la F1 depuis quelque temps."

"Les motoristes auront davantage leur mot à dire. Maintenant, quant à savoir si cela change l’ordre établi ou si cela ne fera que l’amplifier, je ne sais pas," conclut Smith.