Que faire pour sauver les Grands Prix historiques ?

Les directeurs d’écuries tentent d’y répondre

Par Franck Drui

9 août 2015 - 16:25
Que faire pour sauver les Grands (...)

Avec Renault et Romain Grosjean, la France se voit représentée dans le paddock de la Formule 1 mais pas sur son calendrier. Il en est de même avec l’Allemagne cette année après l’échec de l’organisation du Grand Prix sur le Nürburgring et l’Italie pourrait être la prochaine sur la liste. Faut-il prendre des mesures pour empêcher les circuits historiques de disparaître ? Et si oui, lesquelles ? En conférence de presse, les avis divergent.

« Les équipes soutiennent les organisateurs où qu’ils soient, commence Franz Tost de Toro Rosso, mais la question essentielle reste de savoir s’ils ont les moyens ou non pour accueillir un Grand Prix. La France ne peut pas se le permettre alors nous n’y allons pas. Nous devons nous rendre dans des pays qui peuvent s’offrir la Formule 1, c’est aussi simple que ça, et je me moque que nous courions en Allemagne, Italie ou n’importe où d’autre, tant que la situation financière nous permet d’y aller. »

« Selon moi, ces Grands Prix historiques sont importants pour la F1, tempère Toto Wolff. Mais c’est un équilibre délicat qu’il nous faut atteindre, car il est aussi nécessaire de nous assurer des revenus à reverser à la discipline et aux équipes, et ça ne doit pas être facile de prendre les décisions à ce niveau-là. »

Christian Horner se permet pour sa part une petite pique, son Grand Prix national affichant une forme olympique.

« Silverstone n’est pas financé par le gouvernement et une foule fantastique de 120 000 personnes se rend sur le circuit. Alors d’accord, le champion du monde actuel est anglais et il continue de faire du bon travail, mais le Grand Prix d’Angleterre nous a déjà montré qu’il était possible de réunir du monde même sans ça, alors on ne peut qu’en déduire que les pilotes allemands ne sont pas très populaires dans leur pays ou bien que c’est l’équipe ! »

Le plus diplomate se révèle sans doute être Graeme Lowdon de Manor.

«  Je pense que certaines écuries ont contribué à la grandeur de la Formule 1, tout comme certains circuits. Les fans aiment ces tracés alors je n’irais pas jusqu’à adhérer aux propos de Franz. Je crois plutôt qu’il y a matière à réfléchir sur ce qui doit être rééquilibré, que si certains endroits historiques sont menacés, c’est peut-être le signe qu’on peut faire les choses de manière un peu plus optimale. Si nous ne faisons que courir derrière les sous, alors ce sera la fin, inévitablement. Ça ne fonctionnera pas, parce que nous perdrons le contrôle. Il y a un équilibre à trouver, ce ne sera pas facile, mais avec un peu de chance il y aura toujours de la place pour les équipes et les circuits historiques. »

Et le mot de la fin revient à Yasuhisa Arai, le responsable de Honda en F1.

«  Dans les années 80, nous faisions la course à Suzuka et les pilotes les plus en vue s’appelaient Ayrton Senna et Alain Prost. Plus de 200 000 personnes se pressaient chaque jour sur le circuit, et ça signifie qu’il est primordial d’avoir de bons pilotes, de bonnes équipes et de bonnes machines. La nationalité n’a pas d’importance. »

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