Quand il sera retraité, Hamilton consacrera du temps à l’éducation de jeunes pilotes

‘Je veux donner, pas simplement prendre’

Par Alexandre C.

6 novembre 2018 - 15:40

En glanant son cinquième titre mondial, Lewis Hamilton a confirmé un peu plus son statut de sportif emblématique de sa génération. En l’espace d’une décennie, le pilote Mercedes est devenu non seulement l’un des meilleurs pilotes de sa génération, mais encore un modèle pour les jeunes sportifs comme pour les jeunes fans.

A 33 ans, Lewis Hamilton se sent-il investi d’une responsabilité supplémentaire – celle d’être un miroir et un exemple pour ses millions de « followers » - ?

« Ce fut un long voyage… et j’en suis vraiment fier. Tout ne fut pas toujours parfait. J’ai connu de nombreux échecs et commis de nombreuses erreurs. Mais c’est ce qui m’a permis d’être celui que je suis aujourd’hui. C’est incroyable de voir ces enfants. J’ai invité une jeune pilote mexicaine pour le Grand Prix [au Mexique]. Elle n’avait pas de billets, je lui en ai donné. C’est fou pour moi de voir cette petite étincelle dans les yeux de ces enfants, qui me regardent comme moi je regardais d’autres pilotes de F1 quand j’étais jeune – par exemple lorsque j’avais eu la chance de rencontrer Mika Hakkinen, David Coulthard, Damon Hill, Nigel Mansell… J’imagine cette étincelle dans les yeux dire ‘Moi aussi, un jour, je veux être comme vous’. »

« C’est une expérience qui m’invite vraiment à l’humilité. C’est un beau privilège qui est le mien. Je veux juste continuer à conduire du mieux possible et à encourager ces jeunes. J’espère que je rencontrerai bientôt Jean Todt, le président de la FIA, car je sens que je peux avoir un impact positif sur les jeunes, par exemple les jeunes écoliers. Parce que beaucoup d’enfants dans la course auto ne reçoivent pas une assez bonne éducation… plus de 50 % probablement. Leurs parents les retirent de l’école pour que leurs enfants se concentrer sur la course, mais s’ils échouent, alors, il faut savoir rebondir. »

« Bien sûr, gagner un titre mondial est formidable. Mais si je peux avoir un autre impact sur le sport auto, en travaillant avec Jean pour aider ces jeunes, même s’ils n’arrivent pas en F1… ils pourraient être ingénieurs aussi. Il y a des milliers de personnes en F1, tant d’opportunités à saisir. Donc je veux m’impliquer dans tout cela. »

Lewis Hamilton sent bien qu’il a atteint l’âge de la maturité – 33 ans – et qu’il y a désormais une génération d’écart entre lui et les jeunes enfants qu’il rencontre. Dans le futur, voudra-t-il ainsi pleinement se consacrer aux jeunes pilotes ? Comment se voit-il dans dix ans ?

« J’ai tant de choses que je veux faire, tant de choses. La course auto, c’est le cœur de tout et naturellement, je veux qu’on se rappelle de moi comme pilote de course. Mais j’ai l’opportunité de faire d’autres choses. J’ai toujours voulu avoir un impact positif, je veux donner, pas seulement prendre, prendre, prendre. Je veux faire des choses positives dans le futur. Donc je veux qu’on se rappelle de moi… aussi comme quelqu’un qui aidait certaines jeunes à réussir dans les études, à traverser des moments difficiles. En construisant une école, en encourageant l’éducation, en aidant juste les gens dans les moments difficiles. C’est assez difficile de mettre des mots sur cela mais naturellement, je ne veux pas servir à rien sur cette terre. Tout le monde, j’en suis sûr, veut s’assurer d’avoir bien dépensé son temps, sans le gaspiller, et c’est mon but. »