Pourquoi l’aileron de Raikkonen n’a pas été changé

Le Directeur des opérations piste de Lotus, Alan Permane, parle de stratégie sur les pneus et explique pourquoi, parfois, il est préférable de rouler avec des éléments endommagés plutôt que de les remplacer.

Comment s’est passé ce Grand Prix de Chine pour vous ?

La course a été animée et très amusante, pour être honnête. Nous avons vu un départ intéressant où Kimi a perdu des places et Romain en a gagné. Une fois que nous avons passé les pneus médiums, tout s’est très bien passé pour Kimi, même s’il n’y avait pas moyen de dépasser Lewis [Hamilton]. Nous avions une cadence très similaire, peut-être même un peu plus rapide que la sienne. Nous avons anticipé le dernier arrêt de Kimi, juste à la limite de ce que nous pouvions tenter confortablement et nous l’avons doublé. Ensuite, il s’est agi de gérer les pneus et Kimi a très bien su le faire pour prendre une très bonne deuxième place.

Avec en mémoire l’an dernier où il n’avait plus de pneus en fin de course, était-ce un pari risqué ?

Nous avons certainement beaucoup plus d’indications cette année et nous avons beaucoup appris la dernière fois sur l’usure des pneus avec cette philosophie de performance des pneus. Aujourd’hui, ce n’était pas risqué. La question était de savoir la limite de ce que nous pouvions faire – nous n’aurions pas pu faire plus. C’était en tout cas moins risqué que l’an dernier où nous tentions de repousser les limites pour savoir où elles se trouvaient.

Quels ont été les inconvénients du nez abimé sur la voiture de Kimi ?

Il a perdu des morceaux de carbone de l’aileron, mais une partie a fait de la résistance, accrochée sur le nez et refusant de se détacher. A chaque pit stop nous braquions un peu plus l’aileron avant pour compenser la perte d’appui et cela a correctement fonctionné. Nous estimons qu’il a perdu environ 0,25 seconde au tour à cause des dommages.

Pourquoi n’avez-vous pas remplacé l’aileron avant lors d’un arrêt ?

Kimi roulait toujours bien sans que nous le changions, il était même par moments le plus rapide en piste. Nous pouvions donc constater que la voiture marchait toujours bien. Le dégât était un handicap, mais pas suffisant pour nécessiter un changement d’aileron qui aurait ajouté au minimum six ou sept secondes au pit stop. Sans compter le risque présenté par une voiture immobilisée dix secondes ou plus au stand.

Comment s’est passée la course de Romain ?

Romain a eu plus de mal avec ses pneus que Kimi. Il usait un peu plus ses gommes arrière, alors il ne pouvait pas attaquer autant. En plus, il a été pris dans le trafic et il a passé un dur moment. Il a terminé dans les points, ce qui est toujours bien, mais nous souhaitions tous le voir en récolter plus que ceux de la neuvième place finale.

Source : www.lotusf1team.com