Newey et Whitmarsh sur les dépassements en 2011

Cela fait des lustres que le petit monde de la F1 cherche une astuce pour faciliter les dépassements en course. L’astuce trouvée pour cette année est l’aileron arrière ajustable. Ce dernier pourrait donner un avantage de 15 km/h au pilote qui en attaquera un autre.

"Toutes les voitures sont difficiles à dépasser en course," déclare Martin Whitmarsh. "En F1, ce phénomène est accentué par le professionnalisme des équipes et la qualité des pilotes. En F1, c’est donc encore plus difficile. Dans de nombreuses catégories du sport automobile, les dépassements sont possibles, car le pilote de devant a fait une erreur, mais ces erreurs sont moins courantes en F1."

L’ailette arrière mobile devrait donc faciliter les dépassements sans attendre une hypothétique erreur d’un adversaire. Mais jusqu’à présent, personne n’a une idée précise de son fonctionnement. Les équipes de F1 et la FIA ont donc pris quelques précautions. Car s’il faut améliorer les possibilités de dépassements, il ne faut pas non plus les rendre trop faciles...

"Avec la collaboration de la FIA, les équipes se sont dotées d’un outil, mais si cela devait se révéler totalement désastreux, bien que je ne pense pas que cela arrivera, nous aurions toujours la possibilité de modifier son fonctionnement ou tout simplement de supprimer son utilisation. C’est très facile à faire," explique le patron de l’équipe McLaren.

"Dans certains cas, un pilote pourra repousser une attaque en actionnant son système KERS. On pourrait aussi voir un pilote attaquer en actionnant son ailette arrière et son KERS en même temps. On ne peut rien prévoir pour l’instant. Il faut seulement que nous nous assurions que tout cela soit utilisé avec modération," ajoute-t-il.

Adrian Newey, le directeur technique de l’équipe Red Bull, est lui aussi d’avis qu’il faut trouver un juste équilibre. "Le secret, ce sera de peaufiner le fonctionnement de ce système afin de faciliter les dépassements tout en ne les rendant pas trop faciles. Si les dépassements deviennent trop faciles, vous pouvez vous contenter de la deuxième place jusqu’à l’entame du dernier tour et cela deviendrait trop prévisible."

"La difficulté des dépassements est surévaluée. Quand les dépassements sont difficiles, ils deviennent mémorables lorsqu’ils sont réussis. Si la F1 devait se transformer en course de NASCAR où tout le monde roule dans l’aspiration des autres, cela perdrait de son intérêt pour moi," ajoute Newey.

Whitmarsh évoque ensuite le début de saison de Lewis Hamilton en 2010. "Lors des quatre premières courses, Lewis a effectué 39 dépassements. Cela prouve que ce n’est pas si rare. Je ne pense pas que cette question soit aussi importante que ce que les gens disent. C’est devenu comme une obsession. Il y a des gens avec peu d’imagination qui ont sauté dans ce train en disant que c’est ce que nous devions faire."