Mosley : Si Bernie et la FIA se rassemblent, ils peuvent faire plier les équipes

Les rumeurs de revente de la Formule 1 par son propriétaire CVC vont bon train, et l’ancien président de la FIA Max Mosley estime qu’un rachat ne devrait pas bouleverser le rôle actuel de Bernie Ecclestone, lequel reste dans une forme éblouissante malgré ses 84 printemps.

« Il est encore tôt pour parler de rachat parce qu’avant que ce soit effectif, il faudra lancer un audit préalable qui prendra un certain temps, déclare Mosley à la BBC. Les acheteurs en apprendront ainsi beaucoup concernant l’état de la discipline, ce qui pourrait les encourager ou non. Mais quoi qu’il se passe, je ne pense pas que le rôle de Bernie changera, à moins bien sûr qu’il ne le veuille lui-même. Parce que c’est lui qui a réussi à vendre la Formule 1 partout. Je suis certain que CVC y a pensé, parce qu’il n’y a en réalité personne d’autre qui fasse le travail aussi bien. C’est mon intuition. »

« Bernie est assez étonnant. La plupart d’entre nous fatiguons arrivés à un certain âge. Je lui ai demandé s’il se sentait fatigué dans l’après-midi par exemple, et il m’a répondu qu’avec tous les appels téléphoniques et autres e-mails qu’il recevait, l’adrénaline le maintenait tout à fait éveillé. Je crois aussi que le fait qu’il soit passionné par ce qu’il fait pèse dans la balance, de même que parce qu’il le fait très bien. »

Mosley estime évidemment toujours que les coûts en Formule 1 sont un de ses pires maux et réitère sa proposition pour y remédier.

« Je pense que quelques erreurs stratégiques ont été commises, mais le principal problème reste les coûts. Comme vous pouvez investir autant d’argent que vous souhaitez, il y a deux ou trois équipes qui ne regardent pas à la dépense puis tout un tas d’autres écuries qui ont bien moins d’argent et ne peuvent ainsi pas rivaliser. La grille devient de fait relativement peu compétitive, ce qui déteint sur le spectacle. La clef résiderait dans le fait de rendre les petites équipes compétitives, et il y a une ou deux façons d’y parvenir. Si Bernie et la FIA se rassemblent, ils peuvent faire plier les équipes. »

« Pour remédier au problème, il faudrait dire aux petites équipes qu’elles auront plus de libertés techniques si elles se soumettent à un budget limité. Elles pourraient ainsi avoir recours à un aileront avant mobile, par exemple. Il y a mille choses qu’elles pourraient faire avec un petit budget pour rendre leurs voitures plus compétitives par rapport aux monoplaces les plus chères. »

« Les voitures hors de prix se diraient ainsi ‘je ne peux pas supporter, je ne peux pas me faire dépasser par une des petites écuries’, et on leur rétorquerait qu’elles aussi pourraient se soumettre au même budget limité si tel est leur souhait. Le problème est fondamentalement soluble, mais il nécessite de gros changements sur la structure actuelle. »