Monisha Kaltenborn parle des pilotes payants

Ces derniers jours, la polémique se fait de plus en plus intense sur la montée en puissance des pilotes payants en Formule 1, une polémique relancée de plus belle après la confirmation qu’Heikki Kovalainen ne serait pas en F1 cette année, au profit de Giedo Van der Garde, chez Caterham.

Plusieurs pilotes et patrons d’équipes ont regretté cela, dont Martin Whitmarsh qui a été le premier à dire que ce n’était pas normal que la F1 en arrive à un tel stade.

"Toutes ces discussions sur les pilotes payants partent un peu dans tous les sens pour moi," déclare Monisha Kaltenborn au site officiel de la F1. "Ce que nous voyons ce sont des partenaires ou des sponsors qui soutiennent des pilotes dès le début. Le bon exemple est Sergio Perez (...). Vous ne parlez pas de pilotes payants dans les plus petites séries parce que c’est normal d’avoir des partenaires pour vous soutenir. Pourquoi ne pas avoir le même standard en F1 ?"

La patronne de Sauber admet que de voir partir des pilotes expérimentés au profit de pilotes payants "est, d’une certaine façon, inquiétante si c’est vraiment pour cette raison qu’ils doivent partir. Ce ne serait pas un bon développement pour la F1 parce que la F1 a besoin des meilleurs pilotes et non ceux qui ont de l’argent. Mais il faut aussi être juste envers les jeunes qui arrivent et qui sont tout de suite étiquetés pilotes payants. Tous ceux qui viennent en F1 sont à un haut niveau et s’il y a un nombre limité de baquets, bien entendu chaque équipe cherche sa meilleure option. Qui ne le ferait pas ?"

"C’est sûr, ce serait bon pour la F1 de regarder un peu plus les coûts," admet aussi. "Nous devons faire quelque chose. La crise économique finit par nous toucher, et pas que les petites équipes. Il faut vraiment trouver une façon de réagir à ça."

Chez Sauber justement, Kamui Kobayashi en a été victime, Esteban Gutierrez le remplaçant. "Je dois clarifier que nous n’avions jamais fait aucune promesse à Kamui pour 2013. Mais c’est surprenant qu’il n’ait pas réussi à rester. Quand Kamui est venu chez nous, il n’avait aucun sponsor, aucun argent. Il a été un héros avec son podium à Suzuka et cela surprend qu’un pays comme le Japon, qui adore le sport auto, ne soutienne pas via des entreprises ses très bons pilotes. C’est un avertissement pour nous."

Un moyen d’aider les petites équipes qui font éclore de jeunes talents serait de leur reverser des indemnités de transfert, comme dans de nombreux sports, par exemple le football.

"Je ne suis pas vraiment en faveur d’une telle idée. Pour nous il faudrait surtout que l’amélioration vienne de nous : produire une F1 compétitive pour inciter les pilotes à rester chez nous et à voir un futur chez nous. Nous avons déjà réussi à attirer les pilotes vers nous, nous n’avons pas besoin d’aller vers eux. C’est déjà un atout pour nous, mais nous devons maintenant franchir l’étape qui suit," conclut Kaltenborn.