Les pneus Pirelli vont devoir faire leurs preuves

Pirelli a la lourde tâche de succéder à Bridgestone au rang de manufacturier de pneumatiques unique du championnat du monde de Formule Un et a pour l’instant des difficultés à convaincre les pilotes.

Ceux-ci se montrent plutôt réservés, et parfois critiques, face aux pneus italiens, moins endurants que les pneus Bridgestone. Il s’agit d’une décision délibérée de Pirelli, chargé de pimenter les courses.

Les pilotes doivent encore plus ménager leurs pneus et ne sont pas tous ravis de cette situation.

« Aujourd’hui, j’ai été un peu plus doux sur le premier relais, mais les pneus s’usent tellement vite… et on ne peut rien y faire. Sur le deuxième relais, j’ai essayé de les ménager encore plus et j’avais l’impression de faire un ‘out-lap’, très lent et pas particulièrement excitant. Ils ont tenu un peu plus longtemps, mais je n’ai pas eu l’impression de vraiment piloter la voiture », a expliqué Lewis Hamilton.

« Avec ces pneus, vous devez rouler très lentement et ce n’est pas très physique, pour l’instant. J’ai fait 90 tours aujourd’hui et je pourrais recommencer tellement c’était facile » a-t-il ajouté.

Mark Webber, lui, a exprimé un avis plus nuancé et demande un peu de patience.

« L’année dernière, à Jerez, nous avions des difficultés à faire des longs relais avec les Bridgestone et nous commencions à penser ‘oh mon Dieu, nous allons nous arrêter tous les…’, et puis nous sommes arrivés sur les premières courses et nous aurions pu rouler toute la journée avec un seul train de pneus. Nous avons besoin d’attaquer les courses », a rappelé le pilote Red Bull.

La météo capricieuse rencontrée à Barcelone en fin de semaine a donné aux équipes l’opportunité de tester les pneus intermédiaires et pluie. Ceux-ci ont aussi reçu leur lot de critiques.

« C’est très différent. Les Pirelli ne sont pas bons sur le mouillé. Les pneus ne tiennent pas longtemps et sont très lents par rapport aux Bridgestone », a indiqué le pilote Force India Adrian Sutil. « Mais nous avons fait plusieurs relais. C’était très mauvais au début, nous avons fait quelques changements et nous avons réussi à faire un relais correct à la fin. En termes de performance, nous étions très loin de ce à quoi je suis habitué. Mais c’est comme ça. Les pneus sont très différents de ceux de l’année dernière. C’est un nouveau défi, ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose. »