Les équipes ’client’ peuvent-elles encore être championnes ?

Les patrons d’équipe en doutent

Par Emmanuel Touzot

25 juin 2018 - 16:42
Les équipes 'client' (...)

L’ère des V6 turbo hybrides en Formule 1 a amené de grands changements, à commencer par des budgets faramineux pour les blocs propulseurs, bien plus difficiles à exploiter, et beaucoup plus limités en stock par le règlement. De fait, on vient souvent à dire que les équipes d’usine ont l’avantage de développer leur moteur, et on le voit notamment avec Ferrari ou Mercedes. Mais les équipes clientes ne perdent pas tout espoir pour autant.

"Je pense que Christian [Horner, directeur de Red Bull] montre que l’on peut gagner des courses en tant que client" analyse Eric Boullier. "Je pense que gagner un championnat est toutefois un autre niveau, et il faut un statut d’usine."

Cyril Abiteboul, directeur de Renault, explique que le statut de client ou d’équipe usine peut aussi être nuancé : "Il y a différents types de clients, mais je pense qu’il est important à l’avenir que chaque équipe puisse avoir ses chances de gagner des courses voire un championnat, et je pense que c’est la direction prise par Liberty."

Christian Horner rappelle ce qu’a accompli Red Bull en tant que client, même si c’était essentiellement avant l’ère des V6 : "Nous l’avons démontré, avec 150 podiums et 57 victoires en Grand Prix, et nous avons payé pour chaque moteur durant cette période, des sommes différentes."

"Et pour des performances différentes" corrige Abiteboul, faisant certainement référence aux quatre titres mondiaux consécutifs de Sebastian Vettel et Red Bull.

"Nous avons connu quatre groupes de management durant notre période avec Renault" poursuit Horner. "Cela a commencé avec le célèbre Flavio Briatore, quand nous avons pris le premier moteur. Nous avons fini, comme prévu par l’accord, avec une place attitrée pour voir les Queens Park Rangers jouer et en sponsorisant le Billionaire Club pour une saison, donc c’était une route étrange mais pleine de réussite."

"Les conflits d’intérêt n’existaient pas à cette époque. On pouvait gagner avec un moteur client. Notre vision d’avenir est que la situation est différente maintenant que Cyril a sa propre équipe. Les moteurs sont plus compliqués et l’intégration est forcément plus axée sur son équipe, dans un business assez égoïste où l’on veut le meilleur pour sa propre équipe. La relation avec Honda nous permettra d’avoir une alliance plus concentrée sur Red Bull, plutôt que devoir partager."

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