Le retour sur investissement est difficile en Formule 1

Les constructeurs doivent beaucoup dépenser pour gagner

Par Emmanuel Touzot

19 mai 2016 - 18:15
Le retour sur investissement est (...)

La Formule 1 représente depuis toujours la vitrine technologique du sport et de l’automobile, et c’est encore le cas depuis l’entrée dans les années 2010 avec l’évolution importante de la récupération d’énergie sur les modèles de série, descendant directement de la Formule 1 et de son KERS. Le marketing qui entoure la Formule 1 permet également aux marques de s’afficher et de donner un côté élitiste à leur image.

Le retour de Renault en tant que constructeur tout comme celui de Honda comme motoriste confirment que la F1 attire encore et qu’elle est un investissement important. Mais est-il rentable ?

"C’est difficile à dire" reconnaît Yusuke Hasegawa, directeur du projet Honda en Formule 1. "La position actuelle de Honda n’a pas un très bon effet sur notre production mais l’image de la Formule 1 peut encore être positive pour nos voitures de production".

Pour Cyril Abiteboul, le retour de Renault veut tout dire : "Je crois que nous répondons à cette question avec la décision que nous avons prise en fin d’année dernière et comme vous l’imaginez, nous avons fait énormément d’analyses avant de la prendre, car elle était le fruit d’une décision au sein de tout le groupe Renault. La Formule 1 est clairement pertinente, elle est utile tant qu’on gagne et c’est la condition à remplir pour ce retour sur investissement".

"Là où nous sommes, il faut beaucoup d’ambition pour remonter mais si on rencontre du succès, et malgré les coûts très élevés, l’exposition médiatique vaut vraiment le coup et il faut faire le nécessaire pour gagner. Le problème se situe sur les coûts initiaux pour participer en F1, mais aussi sur les investissements nécessaires lors des premières années pour atteindre un bon niveau de compétitivité. C’est toute la difficulté de ce modèle économique qu’est la F1" conclut Abiteboul.

Pour Ferrari, la donne est différente car le constructeur italien n’a jamais quitté la Formule 1 depuis qu’elle y a fait son entrée. L’investissement est naturel car il découle directement de ceux effectués par le passé, mais aussi de l’argent remporté par la Scuderia durant ses années de succès.

"C’est un peu plus simple pour nous, ayant débuté dans le passé" confirme Maurizio Arrivabene. "Quand Enzo Ferrari a commencé son activité, la production et les voitures de sport étaient liées. Ferrari ne fait pas de publicité car la course est la manière pour Ferrari de se faire de la pub, et c’est déjà un retour sur investissement. L’autre retour sur investissement est le transfert de technologie que l’on peut faire de la course à la production. La boîte de vitesses ou le volant, par exemple, en font partie, mais pas certains autres éléments puisque c’est de la haute technologie. Mais dès que l’on trouve la manière de les produire en grand nombre, c’est quelque chose que l’on peut appliquer aux voitures de production".

"C’est pareil pour Mercedes" avoue Toto Wolff. "La première Mercedes était une voiture de course et cela fait partie de notre ADN. Nous fabriquons des voitures de course et nous fabriquons des voitures de route. Ce n’est pas une plate forme d’exposition médiatique et nous continuerons de faire comme cela, c’est une plate forme plus globale de valeur commerciale, c’est une très bonne base pour promouvoir nos voitures" conclut-il.

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