Le débat sur le contrôle des coûts refait son apparition
Mais personne n’est d’accord
Le contrôle des coûts en Formule 1 et/ou l’obligation de respecter un budget plafonné sont deux sujets qui ont suscité beaucoup de débats à Austin, puisque deux équipes, Marussia et Caterham, sont absentes et tentent de trouver chacune un repreneur.
Les top teams restent sceptiques sur la possibilité d’imposer un budget maximum aux équipes, comme le dit Toto Wolff, le patron de Mercedes.
"Comparez les budgets de ces petites équipes et de celles qui dépensent le plus comme Ferrari ou Red Bull, vous avez un trou entre 70 millions de dollars de budget d’un côté et 250 de l’autre. Par où commencer pour imposer un plafond ? Vous licenciez les deux tiers des employés des grosses équipes ? Et comment le contrôler ensuite ?"
"Cela n’a jamais été imposé parce qu’il n’y a aucune manière de contrôler les budgets. Les équipes sont construites différemment, certaines dépendent de constructeurs, d’autres de multinationales réparties dans le mon entier. Comment jouer la transparence ?"
Vijay Mallya, patron de Force India, a répondu à Wolff sur ces deux points.
"Je suis totalement en désaccord avec Toto sur le fait que le plafond budgétaires mènerait à des licenciements dans les grosses équipes. La même chose s’applique si des petites équipes disparaissent. Je ne pense pas qu’il y ait besoin de science à très haut niveau pour trouver un moyen de certifier ce qui est dépensé, sans que cela soit forcément contrôler. Ou une manière de restreindre ce qui est dépensé."
"Je suis toutefois d’accord que c’est difficile de trouver un moyen de réduire l’écart entre ceux qui dépensent 60 millions et ceux qui en dépensent 250."
Pour Gérard Lopez, patron de Lotus, "il est temps de dire les choses comme elles sont. Il est temps d’arrêter de parler et d’agir. Le problème numéro 1 c’est la répartition des revenus qui est complètement à côté de la plaque. Est-ce qu’on nous redistribue assez d’argent ? C’est un autre débat. Mais certaines équipes (Ferrari) ont de l’argent rien que parce qu’elles sont là. Ce système ne peut pas perdurer."
"Nous trouvez toujours des excuses pour ne pas mettre en place des budget plafonnés et il y a des raisons pour lesquels certains domaines ne doivent pas être limités. Mais il y aussi des raisons pour en limiter certains autres comme le développement des moteurs qui a accru les coûts de manière incroyable."
Lopez prend aussi l’exemple du GP2. "Une voiture de GP2 tourne à peine moins vite qu’une F1. Le coût d’une équipe de GP2 ? 4 millions d’euros. Contre près de 300 pour une équipe de F1. C’est un peu ridicule, cela fait de la F1 et de ses patrons les pires managers au monde."
Le Luxembourgeois conclut en estimant que le succès doit toujours être mieux récompensé mais que les équipes doivent au moins recevoir (de la part de la FOM) de quoi payer l’essentiel comme les moteurs et de quoi mettre en place une structure basique.