Jorda : Il n’y a pas de chemin tout tracé pour qu’une femme perce en Formule 1

Ces dernières années, Carmen Jorda est, avec Susie Wolff, la deuxième femme pilote à signer un contrat en Formule 1. Dans une interview publiée sur le site officiel de la F1, l’Espagnole détaille son parcours.

« L’idée nous est venue il y a longtemps, lorsque je courais en GP3. Quand j’ai vu que Susie avait rejoint la Formule 1 il y a 3 ans, dont deux en tant que pilote de développement et un comme pilote d’essais, je me suis dit que si elle pouvait le faire, moi aussi. »

«  Le GP3 est un championnat assez relevé, et j’y étais la seule femme. Les défis sont très différents de la Formule 1. Par exemple, il n’y a pas de direction assistée et il faut donc vraiment forcer sur le volant. En F1, il y a davantage d’appuis aérodynamiques et les muscles de votre cou sont ainsi très sollicités. Je m’entraine sans relâche, deux heures le matin et autant l’après-midi. »

L’âge (26 ans) et le sexe de Jorda l’ont-ils désavantagée ?

« Il n’y a pas de chemin tout tracé pour qu’une femme puisse percer en Formule 1. Il y a tant d’obstacles à franchir. Les hommes ont davantage de moyens d’y accéder, et il est donc plus facile pour eux de rejoindre la Formule 1 plus jeunes. »

L’Espagnole se dirait par ailleurs favorable à un championnat féminin de F1, une idée lancée par Bernie Ecclestone et qui divise dans le paddock.

« Je pense que la société a changé ces dernières décennies. On voit des femmes avec de meilleures places ou qui poursuivent une carrière dans des domaines jusqu’à présent considérés comme masculins. Aujourd’hui, les femmes prennent part à des championnats qui leurs sont réservés dans quasiment toutes les disciplines, en football, tennis, ski, etc., et elles ne se mesurent en aucun cas aux hommes. Alors pourquoi pas un championnat de Formule 1 féminin ? »

Une femme au volant d’une Formule 1 attirerait probablement l’attention, mais les sponsors n’ont pas l’air de pousser dans cette direction pour le moment.

« Ils rêvent tous de gagner, mais ils croient qu’une femme n’en est pas capable en F1. C’est pour ça que je pense qu’un championnat féminin serait une bonne idée. »