James Allison : Une R31 audacieuse mais finalement un échec
Le directeur technique de LRGP impatient de passer à 2012
James Allison, le directeur technique de Lotus Renault GP, a admis avant le dernier Grand Prix de cette saison 2011 que la R31 a finalement été un échec. L’audace n’a malheureusement pas payé pour l’équipe d’Enstone et Allison en est bien conscient.
"Je vois la R31 comme une expérience audacieuse, mais finalement un échec," n’hésite-t-il pas à dire. "Nous avons été la seule équipe à adopter des échappements vers l’avant. Nous l’avons fait avec de grands espoirs, fondés sur des chiffres très forts en soufflerie. Nos débuts ont été bons, même s’il était évident dès le premier test que l’appui généré n’était pas aussi fort qu’attendu."
"La saison qui a suivi s’est révélée difficile pour chacun à Enstone. Le concept qui promettait tant, et qui aurait été presque impossible à copier s’il avait fonctionné, s’est avéré très compliqué à développer. Il présentait aussi une faiblesse dans les virages, qui a été notre boulet au pied toute l’année. Nous sommes donc impatients d’arriver à 2012, avec les nouveaux règlements sur les échappements et une chance de faire table rase de l’année passée," poursuit Allison.
2012 se prépare déjà maintenant. Quel est le programme de l’équipe dans l’optique de la future saison ? "Cette période de l’année est très agitée. En ce moment, c’est très chargé, mais l’intensité de la fabrication de la nouvelle voiture va monter progressivement jusqu’à des niveaux de folie à l’approche de janvier. Il y a toujours plus à faire que le temps ne le permet. Mais chaque année, tout est réalisé à temps pour mettre la voiture sur la piste aux essais d’hiver. Un changement cette année ajoute encore à la tension d’une période difficile, le fait que tous les teams doivent avoir passé leur crash test avant d’être autorisés à participer aux essais de pré saison."
Son sentiment à propos du GP d’Abu Dhabi, qui s’est disputé la semaine dernière, est tout autant empreint de franchise. "Un dur week-end pour nous, mais étant donné la nature du circuit, nous nous attendions à ces difficultés. Une série de virages en seconde et des problèmes de motricité ont mis en lumière les pires aspects de la R31."
La saison se termine à Interlagos, un circuit différent, plutôt du genre montagnes russes. Quelles sont ses plus grosses difficultés techniques ? "La montée vers le virage 1 est assez longue et offre une possibilité de dépassement au bout. Aussi, il est important de ne pas pénaliser la vitesse de pointe. Cependant, les virages de la portion médiane sont assez longs et lents, ils réclament plus d’appui. Donc l’important est de trouver le bon compromis entre les deux. La piste est très bosselée aussi, ce qui rend le compromis de réglage mécanique primordial. Il pleut souvent à Interlagos et la pluie peut tomber sans prévenir de nuages qui n’ont pas l’air menaçant. Cela tient toujours l’équipe aux aguets."