Interview d’Eric Boullier

"Nous n’avons pas de baguette magique"

Par Franck Drui

4 juin 2011 - 12:12
Interview d'Eric Boullier

Juste de retour d’un week-end très animé à Monaco, le directeur de Lotus Renault GP Eric Boullier donne ses impressions avant le Grand Prix du Canada, un rendez-vous qu’il considère comme une des plus grandes richesses de la F1.

La course de Monaco a été particulièrement mouvementée. Quel est votre verdict après le temps de la réflexion ?

D’abord, j’ai été soulagé d’apprendre que Vitaly n’avait rien de cassé à la suite de l’accident dans lequel il a été pris. Sur le moment, nous avons été très inquiets, mais nous avons été très heureux de savoir rapidement qu’il n’avait rien de sérieux. Ensuite est venue la déception d’avoir manqué une occasion de marquer de bons points. Vitaly se trouvait en position de force pour terminer parmi les quatre premiers, ce qui nous amène à considérer cela comme une chance manquée. Mais nous devons également travailler sur nos qualifications afin de nous créer de meilleures opportunités pour le dimanche.

Des pilotes (comme Jenson Button) ont appelé à améliorer la sécurité à Monaco à la suite des accidents de ce week-end. Quel est votre avis ?

Je peux comprendre le point de vue de certains pilotes quand ils voient des accidents comme ceux dont nous avons été témoins à Monaco. Mais je pense qu’il faut garder la tête froide sur ce sujet. Notre sport, en fait tout sport impliquant la vitesse, contient une part de danger. Et ce qui est impressionnant c’est que, malgré la sévérité des crashes, la plupart des pilotes en sont sortis indemnes. En soi, il s’agit d’une indication claire que notre sport est plutôt sûr. En termes de sécurité, la Formule 1 et la FIA ont élevé leur niveau au cours des douze derniers mois. Beaucoup de travail a été accompli pour améliorer le dessin des pistes et la sécurité des voitures. Je crois qu’il faut, maintenant, commencer à se pencher sur des endroits spécifiques comme la sortie du tunnel à Monaco. Si nous y parvenons, il n’y aura guère plus de situation dramatique dans l’avenir.

L’an dernier à Montréal, Robert terminait huitième et Vitaly quatorzième. Comment envisagez-vous cette édition ?

Le Canada est un peu spécial parce que c’est un circuit en ville et réclamant peu d’appui. Nous attendons une performance de Vitaly meilleure que celle de l’année dernière parce qu’il a réellement franchi un palier cette saison. Nous avons aussi une meilleure compréhension du Grand Prix du Canada aujourd’hui, après notre expérience de l’an passé. Aussi je pense que nos voitures devraient être capables de finir dans le top huit.

Vous avez parlé de la nécessité d’améliorer vos performances en qualifications. Comment comptez-vous réussir ?

James Allison et l’équipe de course travaillent très dur sur ce plan. Ils ont étudié les différents problèmes et ils commencent à avoir une idée assez claire sur ce qui nous manque. Notre voiture est rapide, parfois très rapide, et j’ai confiance dans le fait que nous puissions tout réunir pour être rapides en toute circonstance. Nous n’avons pas de baguette magique, alors nous passerons le temps qu’il faudra en soufflerie pour arriver là où nous devons être.

Le Grand Prix du Canada fait partie de la famille F1, mais quelle est véritablement son importance ?

Le Canada est une richesse énorme pour notre sport parce qu’il offre la seule course sur le sol nord-américain. L’ambiance et les gens sont juste fabuleux. Beaucoup de courses pourraient rêver d’avoir le public du Canada et de recevoir un tel niveau de soutien populaire. Revenir ici est magique parce que l’accueil dans la ville est formidable.

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