Interview - Hulkenberg : Ma nouvelle F1 est sexy !
"J’ai été impressionné la première fois que je l’ai vue en soufflerie"
Nico Hülkenberg rejoint Renault Sport Formula One Team fort d’un palmarès impressionnant avant de se révéler en F1 dès 2010 après ses titres en Formule BMW, A1GP et GP2 Series. Nico a également signé une pole position lors de sa première saison dans l’élite et s’est imposé avec Porsche au Mans dès sa première tentative en 2015.
Qu’est-ce qui vous a attiré chez Renault Sport Formula One Team ?
C’est une nouvelle opportunité fantastique. J’ai toujours désiré piloter pour un constructeur officiel et c’est une équipe qui a jadis été au sommet et qui se bat pour y revenir. L’occasion était trop belle tant je veux jouer les victoires et les titres. Renault est revenu officiellement l’an passé et nous partageons les mêmes ambitions. C’est génial pour les deux parties.
Êtes-vous heureux jusqu’à présent ?
Il est bien sûr encore tôt, mais jusque là tout va bien ! J’ai visité les usines d’Enstone et de Viry et j’ai eu une excellente impression des deux sites et des gens qui y travaillent. Ce sont des personnes géniales et l’on ressent leur envie de réussir. Il y a une bonne énergie avec ces individus surmotivés. Beaucoup de choses changent à Enstone et illustrent le rythme de croissance. C’est formidable et très encourageant d’être partie prenante de cette aventure.
Comment abordez-vous le projet à long terme ?
Je suis ravi d’en être. Beaucoup de travail nous attend et nous recherchons tous une relation positive à long terme. 2017 arrive certes après une année de construction où les progrès et la croissance étaient cruciaux dans de nombreux domaines pour préparer l’avenir. Le but est d’être au milieu du peloton la saison prochaine et de se préparer à aller encore plus loin en 2018. Cela m’inspire et me donne envie d’y ajouter ma patte pour que l’on avance tous un peu plus vite.
Votre nouvelle écurie est votre quatrième en F1. Quels avantages votre expérience peut-elle apporter à l’équation ?
J’apporte tout ce que j’ai ! Ma passion, mon expérience et ma soif de succès. C’est un effort collectif et chaque personne est importante, mais les deux pilotes doivent finalement se surpasser en piste. Je connais les objectifs de l’équipe cette saison et je fais tout pas à pas pour exploiter au mieux chaque opportunité nous permettant de réussir ensemble. Je ferai tout mon possible pour y parvenir.
Vous avez déclaré qu’une nouvelle équipe était comme avoir une nouvelle petite amie...
Effectivement ! C’est le côté excitant et gratifiant de cette nouvelle relation : nous apprenons mutuellement et nous grandissons ensemble. Mon premier week-end de course avec l’équipe sera une étape importante, avec beaucoup à apprendre : de nouvelles personnes, des structures et des opérations différentes. La courbe d’apprentissage sera raide sur les premières épreuves. Le moment est également délicat pour changer tant l’impact du nouveau règlement est une inconnue. Nous sommes tous concernés par le processus d’apprentissage. Ces changements nous offrent un potentiel énorme et j’espère que cela nous aidera à être plus compétitifs. C’est vraiment difficile de juger où nous pouvons être avant le coup d’envoi de la saison. Tout ce que j’ai pu voir aujourd’hui est très positif, j’ai eu d’excellents rendez-vous !
Que pensez-vous de la R.S.17 ?
Elle est sexy ! J’ai été impressionné la première fois que je l’ai vue en soufflerie.
Qu’attendez-vous de la R.S.17 ?
Il faut un solide package. On a besoin d’une monoplace à même d’être compétitive tout au long de l’année. Elle doit bien fonctionner sur les différents types de circuits et avec toutes les gommes de pneus. Elle doit être efficace sur différentes vitesses de passage en courbe et avoir une excellente maniabilité et un bon équilibre pour pouvoir travailler en harmonie. Un arrière stable est important, voire crucial. C’est ce que je cherche.
Dans quelle mesure la voiture 2017 sera-t-elle plus physique et que faites-vous pour vous y préparer ?
Je me suis beaucoup entraîné. Mes préparatifs ont débuté tôt avec un stage d’entraînement en décembre qui s’est poursuivi jusqu’en janvier. Les temps au tour descendent et l’appui augmente, donc je travaille très dur pour y être pleinement préparé en piste.
Quels sont vos ambitions et objectifs personnels pour 2017 ?
Je n’en ai pas fixé. Je connais ceux de l’écurie et je ferai tout mon possible pour les aider à les atteindre. Évidemment, je veux obtenir le meilleur résultat possible à chaque Grand Prix.
Avez-vous hâte de travailler avec Jolyon ?
Je pense que notre relation sera bonne. Je ne le connais pas très bien encore, mais cela va certainement changer dans les prochains mois ! Je suis sûr que nous travaillerons positivement dans les intérêts de l’équipe tout en nous poussant mutuellement. Je suis impatient.
Dates clés
2017
En octobre 2016, Nico est officialisé chez Renault Sport Formula One Team pour 2017. Il débutera avec l’équipe au Grand Prix d’Australie à Melbourne.
2014-2016
Nico retrouve Force India pendant trois ans. Après les trois premières courses en 2014, il occupe la troisième place du championnat derrière les Mercedes de Lewis Hamilton et Nico Rosberg. Cinquième à quatre reprises, il finit neuvième chez les pilotes. Un an plus tard, il se classe dixième. En parallèle, Nico découvre le Championnat du Monde d’Endurance avec Porsche. Associé à Nick Tandy et Earl Bamber, il est sixième des 6 Heures de Spa avant de remporter la victoire au Mans dès sa première participation à l’épreuve mythique. Pour sa dernière campagne avec Force India, Nico termine neuvième du championnat et contribue à la quatrième place de son équipe chez les constructeurs.
2013
Nico rejoint Sauber en 2013 et impressionne en hissant sa C32 motorisée par Ferrari au troisième rang de la grille du Grand Prix d’Italie. Cinquième au drapeau à damier, il fait encore mieux en Corée du Sud en finissant quatrième. Il achève la saison à la dixième place du général.
2011-2012
Williams optant pour Pastor Maldonado, Nico passe chez Force India pour occuper le rôle de réserviste en 2011. Il dispute certaines séances d’essais libres le vendredi avant d’être promu titulaire l’année suivante. D’emblée, il se qualifie six positions devant son équipier Paul di Resta en Australie. La même année, il signe son meilleur résultat en carrière en se classant quatrième du Grand Prix de Belgique. En fin de saison, Nico touche la gloire du doigt au Brésil avant que l’intervention de la voiture de sécurité n’annihile son avance de quarante-cinq secondes. Il se contente finalement du cinquième rang, lui assurant une onzième place au classement général final.
2010
En 2010, Nico débute en F1 chez Williams aux côtés de l’expérimenté Rubens Barrichello. Dès son troisième week-end, le Grand Prix de Malaisie, il bat le Brésilien en qualification avant d’inscrire son premier point dans l’élite. Obtenant son meilleur résultat avec une sixième place en Hongrie, Nico signe la pole position sur une piste détrempée à Interlagos. Ses deux tours réalisés en pneus slicks lui assurent alors la première position, le plus véloce étant d’ailleurs plus d’une seconde plus rapide que son plus proche rival, Sebastian Vettel. Nico finit la saison au quatorzième rang.
Avant la F1
Après une brillante carrière en karting, Nico passe en monoplace avec la Formule BMW allemande où il domine la saison 2005, succédant à son compatriote Sebastian Vettel au palmarès. En 2006, il monte en F3 allemande et signe une victoire, mais il se fait véritablement remarquer en A1GP. La catégorie monotype équipée de châssis Lola et de V8 Zytek développant plus de 500 chevaux est alors dans sa deuxième année. Leader de l’A1GP Team Germany, Nico s’impose neuf fois en vingt-deux départs, avec six succès consécutifs. Son incroyable performance assure la couronne à l’Allemagne et en fait à l’époque le pilote le plus victorieux de l’histoire de l’A1GP.
S’en suivent deux saisons en F3 Euro Series à partir de 2007. D’abord troisième avec quatre victoires, il redouble pour s’offrir le titre avec sept succès. En 2009, Nico devient l’un des trois seuls pilotes avec Lewis Hamilton et Nico Rosberg à être sacré en GP2 Series dès sa première tentative. Il remporte cinq victoires et monte cinq fois sur le podium.