Ils auraient dû arriver en F1 : Gonzalo Rodriguez

Il avait toutefois un pied aux Etats-Unis

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20 août 2013 - 15:00
Ils auraient dû arriver en F1 : (…)

Il était de ces pilotes qui sont très performants mais également un peu simplistes dans leur approche de la course. Cela fonctionnait encore dans les années 90, mais la F1 était à l’aube d’un changement majeur d’éthique, d’approche, et de considération.

Les pilotes un peu ‘rock n’roll’ commençaient à disparaître du paysage et la professionnalisation de plus en plus importante des futurs champions les obligeait à apprendre à gérer bien d’autres choses que le pilotage, et l’on commençait à voir des nouveaux pilotes être un peu plus techniques dans leur approche.

Gonzalo Rodriguez n’était pas l’un d’entre eux. Il disputait le championnat de F3000 en ne cherchant qu’à faire les meilleures performances. Un bagage technique un peu limité donc, mais une pointe de vitesse incroyable.

Ayant déjà goûté à la victoire en 1998, il avait remporté la prestigieuse épreuve de Monaco en mai 1999. Ses résultats et surtout son approche de la course lui avaient valu d’être approché par Penske après sa victoire à Monaco pour venir faire des piges en CART, l’IndyCar de cette époque.

Gonzalo avait accepté d’aller courir aux Etats-Unis lorsque son agenda le permettait, et avait débuté sa carrière outre atlantique par une course à Detroit, qu’il avait terminée à une respectable douzième place. Son emploi du temps lui permettait d’aller disputer la course de Laguna Seca et de s’accommoder avec le CART sur un circuit mythique.

Malheureusement, alors qu’il roulait en essais libres, Gonzalo Rodriguez allait connaître une défaillance de son accélérateur qui se bloquerait à fond à l’approche de la célèbre chicane en descente du circuit, ‘the Corkscrew’.

La voiture, à peine ralentie par les graviers, percuta le mur de plein fouet avant de passer par-dessus et d’atterrir quelques mètres plus bas, à l’envers. Il s’avèrera par la suite que Rodriguez fut tué dès le choc initial avec le mur, dont la seule rangée de pneus de protection n’avait pas rempli un grand rôle.

Malgré une prometteuse carrière en F3000, puisqu’il était troisième du championnat en 1999, Rodriguez avait décidé de poursuivre l’aventure, dans un premier temps au moins, aux Etats-Unis, et avait signé pour 2000 avec l’écurie Patrick Racing.

L’ingénieur en chef d’Astromega, son équipe de F3000, se rappelle très bien de Rodriguez : « Il était le dernier d’une race de pilotes, un de la vieille école qui ne s’intéressait pas à l’entraînement ou aux données. Mais il avait un don et était très fort, tant physiquement que mentalement. Il n’y a qu’à voir ce qu’il a fait chez nous et chez Penske en CART ».

Il est probable que Rodriguez aurait pu s’adapter à la F1, mais il n’aurait pas fallu traîner, tellement le profil type du pilote était en train de changer à cette époque. « Il était arrivé à peine trop tard, mais il y avait encore de la place pour un pilote comme lui en F1, ce qui ne serait pas le cas aujourd’hui ».

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