Haas veut briller devant Dallara et Ferrari
Un vrai Grand Prix à domicile ?
En forçant un peu le trait, on pourrait dire que Haas dispute ce week-end à Monza, son premier Grand Prix à domicile de la saison (avant celui d’Austin). En effet, l’écurie de Gene a noué un partenariat étroit avec son motoriste Ferrari, tandis que Dallara conçoit le châssis.
A quel point est-ce important pour Haas de bien figurer à Monza ?
Günther Steiner (directeur de l’écurie) : « Le siège de Dallara est seulement à une heure de route de Monza. Je suis sûr que beaucoup de leurs employés seront présents. C’est toujours bon d’être ici, avec la passion qu’ont les gens pour les voitures de course. L’histoire de Monza et la passion des Tifosi donnent au Grand Prix d’Italie une ambiance fantastique, et en plus, nous serons non loin de nos partenaires, donc nous voulons faire de notre mieux. »
Comment a évolué le partenariat avec Ferrari depuis la saison dernière ? Est-ce que Haas peut maintenant largement s’émanciper de son partenaire avec une deuxième saison d’expérience ?
« Développer la voiture de cette année, c’était vraiment comme construire notre première voiture, en raison du nouveau règlement. Nous étions de nouveau confrontés au défi de construire une voiture à partir d’une feuille blanche. La relation avec Ferrari est très bonne. Nous collaborons très bien avec eux, et nous avons notre propre développement aérodynamique. C’est une relation très saine, et nous en sommes fiers. »
Haas doit tout de même affirmer sa spécificité par rapport à la Scuderia. Comment Günther Steiner s’y prend-t-il ?
« Nous achetons les pièces à Ferrari dans la mesure où le règlement nous le permet. Ce que nous devons faire pour être un constructeur en F1, c’est construire notre propre châssis et avoir notre propre développement aérodynamique. Vous devez produire vous-même toutes les pièces qui concernent l’aérodynamique, comme l’aileron avant, l’aileron arrière, les radiateurs et le châssis. Nous devons faire tout cela par nous-mêmes, du design à la production. Toutes les pièces comme la suspension, nous les achetons à Ferrari, pour faire simple, mais le reste, nous devons le développer nous-mêmes. »
Quel est alors le rôle de Dallara dans la conception du châssis ?
« Dallara est une entreprise d’ingénierie sous contrat avec nous. Ils sont les leaders dans le design des voitures de course et dans la production de voitures aussi, pour toutes les séries avec des monoplaces comme la F2, la F3, le GP3, la Super Formula, l’Indycar. Ils font beaucoup de choses et cela prendrait trop de temps pour citer tous leurs engagements. Ils ont des infrastructures en place et des capacités de production. Nous avons donc comme sous-traitants une équipe d’ingénieurs pour travailler avec nous. Nous achetons beaucoup de leurs pièces. Leurs designers travaillent, mais sous le leadership de Haas, et de notre designer en chef Rob Taylor, et de notre chef aérodynamique, Ben Agathangelou. »
A quel point Dallara a été crucial dans la progression de Haas depuis 2016 ?
« Chez Dallara, avec leurs infrastructures, ils ont beaucoup d’employés de très bonne qualité, qui sont préparés à designer et à construire des voitures de course. Tout évolue, et avec cette progression, vous voulez mieux faire que par le passé, et c’est ce que nous réussissons cette année. Nous avons beaucoup appris, et eux aussi. En F1, le processus d’apprentissage doit être rapide, parce qu’en très peu de temps, vous pouvez être nulle part. »
« Sans eux, nous ne serions pas là où nous sommes. C’est aussi simple que cela. Ferrari est en F1 depuis 50 ans, donc nous pouvons compter sur leur expertise. Dallara construit des voitures de course depuis longtemps. Ils ont des bons ingénieurs. Cela nous a beaucoup aidés. La F1 est si complexe. Sans eux, nous souffririons un peu ! »