Gilles Simon travaille sur une F1 plus "verte"

Objectif 2013...

Par D. Thys

2 mai 2010 - 09:41
Gilles Simon travaille sur une F1 (...)

Le Français Gilles Simon, ancien membre de la Scuderia Ferrari, travaille aujourd’hui au sein de la FIA en tant que directeur du département "motopropulseur et électronique".

C’est Jean Todt qui l’a fait venir à la FIA et ces deux-là se connaissent bien, car outre leur collaboration chez Ferrari, ils avaient déjà travaillé ensemble chez Peugeot.

Si Jean Todt avait besoin de Gilles Simon à ses côtés, c’est parce que chez Ferrari il était le responsable du développement des moteurs, de l’électronique et du KERS. C’est donc un homme qui maîtrise ces sujets...

"Jean a la conviction que nous avons besoin de durabilité dans le sport automobile et que nous devons faire avancer cette idée," déclare Simon. "Le principal domaine dans lequel cela peut être réalisé c’est dans la conception des groupes motopropulseurs. Nous croyons que nous devons travailler sur le développement durable en étroite collaboration avec tous les constructeurs. Il faut un bon niveau d’investissement et de retour, et une direction technique qui est bonne pour leur stratégie générale."

L’un des principaux reproches faits à la F1 est le fait qu’elle pollue, mais tous les événements sportifs ou les grands concerts génèrent une pollution très importante à cause du déplacement massif des spectateurs pour y assister.

"Il nous faut être réalistes. Si vous avez un grand rassemblement de spectateurs, vous avez un problème. Mais vous ne pouvez pas empêcher les gens de se déplacer, sinon cela risque d’arrêter l’économique. C’est aux constructeurs automobiles de réduire les émissions de dioxyde de carbone. Nous pouvons réduire ces émissions sur les voitures de course, mais nous serions beaucoup plus efficaces en les réduisant sur les voitures de millions de gens."

Selon Gilles Simon, il faut informer le public sur la réelle empreinte carbone du sport automobile. "Les monoplaces de F1 ne sont responsables que d’un pour cent de l’empreinte carbone d’une équipe. Tout le reste vient du fonctionnement de l’équipe, mais il y a surtout plus de 60% des émissions de gaz carbonique qui proviennent de la consommation de l’électricité nécessaire au fonctionnement de leur usine et de leur soufflerie."

Gilles Simon pense aussi à un autre type de pollution. "La tendance est aux petits moteurs turbo dans les voitures particulières, car cela les rendra moins bruyantes. Mais je suis un ingénieur et j’adore le bruit,
car c’est une partie principale du spectacle. Je pense toutefois qu’il serait utile de tester une formule "tout électrique" pour comprendre comment nous pouvons faire face à l’absence de bruit des moteurs et voir s’il y a un avenir pour ça. En rallye par exemple, vous pourriez avoir des voitures silencieuses lors de quelques phases de l’événement et du bruit à d’autres moments."

Gilles Simon travaille donc à une adaptation du règlement technique en F1 qui doit être menée à bien avant la fin de l’année 2010 pour une mise en application en 2013.

"Nous devons essayer d’avancer dans la réduction de la consommation en carburant. En tant qu’ingénieur, si on me fixe une quantité maximale de carburant, je vais essayer de donner au pilote la puissance maximale possible et donc fabriquer le moteur le plus efficace possible. C’est une compétition technologique et cette efficacité est évidemment une bonne chose pour les voitures de série et donc pour les constructeurs. Nous allons donc essayer d’adapter les règles avec l’objectif d’avoir de nouveaux moteurs en F1," ajoute Gilles Simon.

Recherche

Info Formule 1

Photos

Vidéos