En choisissant Honda, Red Bull a aussi pensé à l’après-2020

La décision de Red Bull de choisir Honda pour l’an prochain a étonné jusqu’à Sergio Pérez, le pilote Force India. Christian Horner, le directeur de l’écurie autrichienne, est donc monté au créneau en conférence de presse au Paul Ricard, pour défendre ses options pour 2019.

« C’est une nouvelle excitante pour nous. Notre relation avec Renault a duré 12 ans, c’était donc une relation très très longue. Mais en fait, nous avons atteint un point où nous avons décidé d’emprunter un chemin différent pour l’année prochaine. Nous avons suivi de près les progrès de Honda, puisque bien sûr, notre écurie sœur Toro Rosso est motorisée par eux cette saison. Cette décision a été guidée par des choix liés à l’ingénierie. Et nous avons donc décidé de prendre une route différente pour le futur. »

« Nous avons fait le point sur notre relation avec Renault. Bien sûr il y a eu beaucoup de hauts, quelques bas, mais dans l’ensemble ce fut un partenariat rempli de succès. 150 podiums, 57 victoires en Grand Prix, 8 championnats du monde, durant 12 saisons… Nous espérons en ajouter d’autres d’ici la fin de l’année, mais bien sûr, 2019 représente une nouvelle étape pour nous, et nous avons très hâte d’y être. »

La décision de Red Bull est-elle seulement guidée par des motifs sportifs et techniques ? L’on pourrait en douter : Honda devrait fournir gratuitement son moteur, en plus d’éventuels sponsors…

« Je ne vais bien sûr pas rentrer dans les détails financiers des contrats, mais il est juste de dire que nous allons pouvoir constater des bénéfices de notre côté, puisque nous ne payerons pas les sommes que nous payions à Renault » reconnaît volontiers Christian Horner.

« Mais il y a des coûts supplémentaires quand vous devez fournir des données et des pièces pour le banc d’essais, la boîte de vitesses, et autres éléments hardware… Le résultat net est bien sûr positif mais nous l’investissons dans l’équipe pour nous assurer que la performance sera toujours au rendez-vous. C’est absolument important pour nous sur le plan stratégique… La raison derrière ce partenariat, c’est vraiment pour avoir aussi un œil pour l’après 2020… pour avoir le bon partenaire pour le futur. Aston Martin a aussi été très impliquée dans notre processus de décision, ils nous soutiennent pleinement et ce n’est pas un motoriste, donc c’était une alliance naturelle avec Honda. »

Avant d’évoquer la saison 2021, Honda doit d’abord convaincre Red Bull de son potentiel. Quels objectifs l’écurie autrichienne a-t-elle donc fixés aux Japonais selon Christian Horner ?

« Bien sûr, nous ne voulons pas faire un pas en arrière, nous voulons progresser, et c’est tout le sens de cette décision. Nous croyons que la meilleure chose à faire pour nous, c’est de franchir les étapes requises pour défier constamment Mercedes et Ferrari. Donc vous savez, c’est une situation très différente par rapport à celle de McLaren en 2015. Honda a gagné en maturité depuis. Ils ont une bonne structure en place, un bon programme de développement. Nous avons confiance en notre décision, qui n’a pas été prise à la légère. C’est absolument le bon choix pour l’avenir, pour 2019 et pour 2020, et ensuite nous verrons ce qui arrive après cela. »

Toro Rosso et Red Bull auront donc le même motoriste l’an prochain. Les synergies entre les deux écuries sœurs vont se développer… au point d’évoquer une relation semblable à celle qui existe entre Haas et Ferrari au niveau du châssis selon Christian Horner ?

« Pas tout à fait, puisque bien sûr Toro Rosso dispose de ses propres infrastructures. Mais il y a évidemment des synergies liées au fait d’avoir le même motoriste, dans les limites du règlement – transmission, etc… Cela rendra juste la vie plus facile pour nous tous. »