Ecclestone : Liberty a déstabilisé les chaînes TV à cause des réseaux sociaux

Il fait tout de même un début de mea-culpa

Par Alexandre Combralier

6 juin 2017 - 13:44
Ecclestone : Liberty a déstabilisé (…)

La guerre psychologique continue de plus belle entre Bernie Ecclestone et Liberty Media. L’ancien grand argentier de la F1 avait, il y a quelques jours, assuré que Liberty gérait désormais la F1 comme un « Starbucks ». D’un autre côté, Chase Carey a lui aussi plusieurs fois critiqué la gestion dictatoriale de Bernie.

Désormais, un triumvirat est à la tête de la F1 : Chase Carey, Sean Bratches et Ross Brawn ont repris l’essentiel des fonctions de Bernie. Trois hommes pour un remplacer un seul, est-ce que cela ne fait pas plaisir finalement à l’orgueil de Bernie ?

« C’est presqu’un compliment. Mais leur manière de penser et de travailler est désormais complètement différente. »

Sur les critiques adressées par Liberty à sa gestion, Bernie reste philosophe et fait même un début de mea-culpa.

« Je dois vivre avec ces critiques. Peut-être que j’aurais dû changer plus de choses, puisque les Américains semblent maintenant vouloir tout changer ou presque. Pour moi, ça a toujours été clair : je voulais diriger la FOM pour générer du profit pour les actionnaires. A la fin, les actions étaient montées très haut : c’est pourquoi Liberty a décidé de racheter la F1. »

Les relations entre Chase Carey et Bernie semblent tout de même au point mort.

« Chase n’a pas besoin de moi. Il dit qu’il sait ce qu’il fait. Et il s’est entouré de personnes qui prétendent aussi savoir ce qu’elles font. »

Parmi ces personnes prétendument compétentes, il y a sans doute Ross Brawn, devenu manager des sports mécaniques. Mais là encore, Ecclestone se montre sceptique.

« Ross n’a jamais mis son nez dans nos affaires. Il travaillait comme ingénieur avec Flavio Briatore chez Benetton. Ensuite il est allé chez Ferrari, et je ne veux pas parler de sa gestion ultérieure de l’équipe. Mais il n’a pas une vision d’ensemble sur les processus politiques et commerciaux. »

Ecclestone se refusera donc à conseiller Liberty. Il en profite d’ailleurs pour rappeler aux Américains que le succès de la régulation actuelle doit beaucoup à sa propre imagination.

« Cette saison ne doit rien à la nouvelle direction. Il y a deux ans, j’ai décidé d’un nouveau règlement, avec des pneus plus larges et des voitures plus larges. Et la situation s’est améliorée. »

L’un des chantiers prioritaires de Liberty est de développer la diffusion de la F1 sur les réseaux sociaux. Mais cela risque de déboussoler les chaînes TV, soit les partenaires historiques de la F1.

« Beaucoup de chaînes TV sont déstabilisées et ennuyées. C’est un problème. Nous avons des contrats avec ces chaînes. Mais maintenant, on dirait que vous pouvez regarder la F1 sans rien payer. »

Bernie assure en définitive qu’il n’est « pas un idiot » et qu’il pense que la F1 peut toujours prospérer sous l’ère Liberty. « Et je serai le premier à féliciter les responsables. Mais nous n’en sommes pas encore là » tempère-t-il.

A 86 ans, on l’aura compris, Bernie demeure toujours actif et n’hésite jamais à adresser une petite pique à ses successeurs. Mais d’ailleurs, que fait-il désormais de ses journées ?

« Je me rends à mon bureau très tôt, et je pars souvent très tard. Je garde mon rythme. »

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