Domenicali ne cède pas à la panique

L’équipe Ferrari est-elle réellement en crise ? Stefano Domenicali veut bien avouer que tout ne se passe pas comme il l’espérait, mais il continue à penser que la Scuderia ne sera pas une souris pour le chat cette saison. Et le chat de cette saison, c’est bien sûr Red Bull...

"A ceux qui me demandent si je signerais des deux mains pour une troisième place à Melbourne, je leur dirais que je n’ai rien envie de signer," commente Stefano Domenicali, le directeur de la Scuderia Ferrari. "Peut-être arrivera-t-il la même chose qu’en 1982 lorsque l’équipe d’Italie a mal commencé la coupe du monde de football avant de la remporter. Quant à notre silence avec les médias, je dois vous dire que nous n’avions pas le choix. A Barcelone, nous avons pris la décision que seul Pat Fry aurait le droit de parler aux médias. Fernando a aussi dit quelques mots dans le stade de Barcelone, un lieu de passion par excellence. C’est tout."

Domenicali avoue qu’il n’est pas totalement satisfait de ce qu’il a vu en essais privés, mais il se refuse à parler de crise ou de panique. "Il n’y a rien de tout cela, il y a seulement une prise de conscience de notre place dans la hiérarchie. En réalité, nous ne savons pas vraiment où nous sommes avec certitude et notre manque de satisfaction pourrait d’ailleurs apparaître comme excessif. Ceci étant dit, ce n’est qu’après les quatre premières courses que nous aurons une idée plus claire de la hiérarchie de cette saison."

Quelle est la source de ce manque de satisfaction ? "Nous avons demandé à nos ingénieurs de faire une voiture extrême, car sans cela, nous ne pouvions pas espérer combler le retard qui nous séparait des meilleurs. La première version de nos échappements a montré un bon potentiel, mais il nous a causé des problèmes. Les pneus surchauffaient et cela rendait les performances de la voiture instables. Nous avons donc été obligés de modifier les choses. Bien que je ne sois pas satisfait de cette situation, car nous ne pourrons tester la voiture modifiée que lors de notre prochain roulage à Mugello, nous continuons à penser que cela nous donnera un bel avantage en performance," poursuit le directeur italien.

Ferrari retrouvera-t-elle le niveau qui était le sien au début du siècle ? "Ce sport est fait de cycles. Au cours de ces 13 dernières années, McLaren n’a remporté qu’un titre mondial des pilotes et un autre dans le championnat des constructeurs. Renault a fait deux saisons fantastiques et puis plus rien. Brawn a remporté un seul titre et là nous sommes entrés dans un cycle Red Bull. Notre département en charge de l’aérodynamique n’était pas au niveau adéquat, mais ce n’est pas facile de trouver les bonnes personnes. C’est quelqu’un qui a connu l’ère Schumacher qui vous parle et qui se souvient à quel point il avait souffert avant d’atteindre le sommet avec nous. Il y aura un nouveau cycle Ferrari, car tout est en place maintenant pour que cela se produise," ajoute Stefano Domenicali.