Comment travaille-t-on depuis une feuille blanche ?

Nouveau règlement, grosse quantité de travail

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21 août 2013 - 14:23
Comment travaille-t-on depuis une (…)

Pour les spectateurs, 2013 marquera la fin d’un règlement alors que 2014 permettra de découvrir une Formule 1 nouvelle, basée sur de nouveaux standards. Pour les ingénieurs et les équipes en général, ce nouveau règlement est en travail depuis que la fédération l’a annoncé.

« J’ai commencé à travailler dessus avec mon ancienne équipe Sauber, au moment où le règlement était en train d’être adopté » se rappelle James Key, maintenant chez Toro Rosso, pour le site officiel de la F1, « ça devait être fin 2011 à peu près. Je pense que c’est la période où l’on doit commencer à penser aux implications d’un changement si important, surtout quand ça touche à la compréhension essentielle de la monoplace ».

« Quand je suis arrivé chez Toro Rosso, en septembre 2012, peu de choses avaient été faites. Bien sûr il y avait la question du moteur aussi, et il était question de commencer aussi tôt que possible » ajoute James Key.

« Pour nous, c’était aux alentours du mois de mars l’année dernière que nous avons confié à quelqu’un le travail sur l’apparence globale de la voiture » explique Mark Smith, directeur technique de Caterham. « Avec un changement si radical de règlement, il faut d’abord assigner une petite équipe à l’analyse du règlement tel qu’il existe à ce moment-là, afin de comprendre les conséquences de ce règlement sur l’aérodynamique, la mécanique et sur le respect des dynamiques de la voiture ».

« Il faut ensuite poser à plat quelques bases concernant l’empattement, la longueur du moteur, la longueur de la boîte de vitesses, les besoins du réservoir etc » continue Mark Smith. « Nous avons pu ensuite concevoir la colonne vertébrale de la voiture avec l’aileron avant plus étroit, l’aileron arrière moins profond, et la manière dont certaines choses comme les déflecteurs seraient impliquées dans la réglementation. On commence à étudier son impact sur ordinateur puis on prépare les bases pour la soufflerie ».

« Pour une équipe de notre gabarit » reprend James Key, « il faut essayer de séparer prudemment les ressources. Avec la voiture de 2013 prenant la piste en février, il y avait une grande partie des ressources coincées sur ce projet. Nous avons eu à séparer certains départements en deux pour commencer à travailler sur certains aspects de la voiture, pour établir encore la compréhension de sa philosophie ».

« Dans un cas nous avions à envisager l’intégration du moteur et ses implications. Du côté de l’aéro, qui est l’autre gros changement, nous avons dû envisager d’abord quels étaient ses effets, et comment les appréhender. Quelles idées intelligentes et quelles failles pourraient être présentes, afin de trouver de la performance ».

Un vrai casse-tête donc, obligeant les équipes à couper leurs ressources en deux, et donc leurs équipes techniques. Et la question qu’entoure chaque équipe, quand établir cet ‘abandon’ des ressources 2013 pour tout miser sur la saison prochaine ?

« C’est un équilibre difficile. On veut abandonner aussi tard que possible vu que les Grands Prix hors Europe de fin de saison représentent un tiers du championnat et qu’ils sont aussi importants que le début de saison » poursuit le directeur technique de Toro Rosso. « C’est une séparation difficile, il faut avoir une stratégie qui permet de continuer avec la voiture 2013 tout en priorisant le développement selon les circonstances ».

« Il faut se concentrer sur ce qui va nous donner les meilleurs retours pour être sûrs de maximiser ce que nous faisons. Certaines zones de la voiture 2013 auraient besoin d’être revues, mais nous ne pouvons pas, et certaines ne seront plus retouchées parce que nous devons avancer ».

Une séparation des ressources, mais aussi une nécessité de prise de décisions qui pourrait conditionner 2014 de manière très importante, puisque les équipes qui auront réussi le pari d’une transition peu tardive sans forcément lâcher 2013 auront forcément un coup d’avance.

« Il faut gérer les priorités, si l’on a 10 choses à regarder et qu’on se dit qu’il faut d’abord en regarder 5, ça enlève un peu de la pression qu’on aura à essayer de travailler à fond sur la voiture actuelle au détriment de la prochaine » conclut enfin Key.

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