Button : Prudence sur les consignes d’équipe

Pour cette saison de Formule 1 qui se profile, une nouveauté importante concernant les règles sportives est le retour possible des consignes d’équipe, après la levée de leur interdiction par la FIA. S’il est hors de question, dans toutes les équipes, de favoriser un pilote au détriment d’un autre dès le début de l’année, on peut craindre que passé le cap de la mi-saison, certaines équipes estiment qu’elles ne feront pas de tort au sport en commençant à les employer.

Pour Jenson Button, la prudence est de mise. Il est même plutôt optimiste. "Je ne pense vraiment pas qu’un pilote soit forcé trop rapidement à jouer les seconds couteaux. Les équipes réalisent que deux pilotes compétitifs c’est mieux qu’un. Pour régler et développer une voiture, vous avez besoin de deux pilotes et si vous mettez d’entrée de jeu tous vos œufs dans le même panier, l’autre pilote va être plutôt réticent à collaborer. Pourquoi pousser la voiture à la limite ? Pourquoi se battre en qualifications et en courses s’il n’a pas la même chance que son équipier ? Si je devais diriger une équipe, je laisserais mes pilotes se battre à égalité."

Red Bull et McLaren ont prouvé en 2010 avoir joué la carte du sport. Chez Ferrari, le tournant a été Hockenheim. L’histoire, bien que choquante sur le coup, a donné raison à Ferrari, Massa étant incapable de tirer le meilleur de sa voiture et de ses pneus en fin de saison, comparativement à un Fernando Alonso au sommet de son pilotage.

"Le moral dans l’équipe doit être terrible après ça," pense Button. "Vous pouvez dire que les consignes sont géniales et permettent de donner le maximum de points à un pilote mais l’autre sait qu’il sera toujours derrière. Cela ne peut pas être positif pour une équipe d’évoluer dans un tel environnement, avec un pilote qui sait qu’il devra systématiquement abandonner une place si son équipier le suit."

Jenson Button se dit donc très heureux chez McLaren. "Je suis ravi de la position prise par McLaren, de ne pas donner de consignes d’équipe. C’est la voie à choisir quand vous avez deux champions du monde dans la même équipe. Les deux veulent à nouveau récupérer le titre et on ne veut pas laisser un centimètre à quiconque sur la piste, même pas à son équipier."