Bon anniversaire à Bruno Senna !

29 ans aujourd’hui

Par Franck Drui

15 octobre 2012 - 06:55
Bon anniversaire à Bruno Senna !

Bruno Senna Lalli est le fils de Viviane Senna, la sœur d’Ayrton, et de l’Italien Flavio Lalli. Il est né le 15 octobre 1983 et fête donc ses 29 ans aujourd’hui.

Dès l’âge de huit ans, le jeune garçon rêve de suivre les traces de son oncle. Il affronte d’ailleurs régulièrement ce dernier lors de courses de karting organisées dans la ferme familiale. Ayrton Senna trouve son neveu extrêmement prometteur, au point de déclarer à la presse un jour de 1993 : « Si vous me croyez rapide, attendez d’avoir vu mon neveu Bruno. » Le 1er mai 1994 à Imola, Senna se tue au cours du Grand Prix de San Marin. Viviane interdit alors à son fils de faire carrière dans le sport automobile.

Ainsi Bruno ne touche pas un volant pendant dix ans. En 1996, il est frappé par une nouvelle tragédie avec le décès de son père dans un accident de moto. Ce n’est qu’en 2004, dix ans après la mort de son oncle, qu’il peut commencer sa carrière en sport automobile. Il a alors 21 ans, ce qui est tardif pour débuter. Toutefois, il bénéficie de l’appui et des conseils de l’équipier et ami d’Ayrton, Gerhard Berger. Il dispute ainsi les deux dernières courses du championnat britannique de Formule BMW, et obtient une sixième place. Il court aussi à Macao sur une Formule Renault 2.0, et finit brillant second.
Le moment le plus émouvant de cette année a lieu à Interlagos, à l’occasion du Grand Prix du Brésil, où il effectue quelques tours de piste au volant d’une Lotus 98T que pilotait Magic Senna en 1986.

En 2005, Bruno Senna fait ses débuts dans le championnat britannique de Formule 3, au sein de l’écurie RR Racing, propriété de Kimi Raïkkönen et Steve Robertson. Il s’y montre régulier et obtient quelques podiums, d’où une satisfaisante dixième place au classement final. Sa saison est surtout marquée par un impressionnant accident dont il est victime à Snetterton, mais il s’en sort heureusement indemne.

Début 2006, Senna dispute quatre manches de F3 en ouverture du Grand Prix d’Australie de F1, et l’emporte à trois reprises. Il court aussi l’épreuve de Porsche Super Cup du GP de Monaco, mais est forcé à l’abandon. En F3, toujours avec RR Racing, il remporte cinq victoires, dont deux sous la pluie à Oulton Park, et finit troisième au final, ce qui constitue un excellent résultat. Enfin, il est septième des Masters de Formule 3 de Zandvoort.

En 2007, le Brésilien passe au GP2, la dernière marche avant la Formule 1. Il est engagé par la prestigieuse équipe néerlandaise Arden. En mai, il décroche sa première victoire à Barcelone devant Timo Glock et Luca Di Grassi. Il réalise ensuite plusieurs podiums et termine le championnat à la huitième place. A la fin de l’année, il court à nouveau le Grand Prix de Monaco pour RR Racing, mais ne finit pas l’épreuve.

Pour 2008, Bruno passe chez iSport International. Au cours de l’hiver, il participe aux GP2 Asia et finit cinquième avec notamment deux deuxièmes places. Au cours de la saison régulière, Senna se bat pour le titre contre Giorgio Pantano. Le 23 mai, il gagne la course de Monaco, quinze ans jour pour jour après la dernière victoire de son oncle sur ce circuit. Il l’emporte aussi à Silverstone et obtient de nombreux podiums, mais une fin de saison médiocre l’oblige à s’incliner devant Pantano. Il finit tout de même vice-champion, après avoir dominé son coéquipier, l’Indien Karun Chandhok. Lors d’une manche à Istanbul, il se fait très peur en percutant un chien à pleine vitesse. Si la pauvre bête est évidemment tuée, Senna peut s’estimer heureux de n’être contraint qu’à un abandon.

Fin 2008 il semble tout proche d’obtenir un volant en Formule 1. Il est en effet courtisé par les écuries Honda et Toro Rosso, pour lesquelles il effectue des essais. Honda décide de l’engager pour la saison 2009 au détriment du vétéran Rubens Barrichello, mais le constructeur japonais annonce subitement son retrait de la F1. L’équipe est reprise ensuite par Ross Brawn, qui ne veut pas de Senna et reconduit Barrichello. Senna tente alors de se recaser chez Toro Rosso, mais la petite équipe italienne décide elle aussi de reconduire son pilote titulaire, Sébastien Bourdais.

Sans volant en monoplace pour 2009, Bruno est un temps tenté de piloter une Mercedes en DTM. Finalement, il se tourne vers l’Endurance et rejoint l’écurie française Oreca dans le championnat Le Mans Series. Avec une voiture largement dépassée par les Audi et autres Peugeot, il obtient tout de même en compagnie de Stéphane Ortelli deux podiums aux 1000Km de Barcelone et aux 1000Km d’Algarve. Aux côtés d’Ortelli et de Tiago Monteiro, il court ses premières 24 heures du Mans, mais ne voit pas l’arrivée.

Fin 2009, Bruno Senna se remet en quête d’un volant en Formule 1. Il conclut en novembre un accord avec l’une des équipes nouvelles entrantes, à savoir l’écurie espagnole Campos Meta. Vu la faiblesse des finances de cette dernière, le Brésilien accepte de ne toucher aucun salaire et même de payer son volant. Toutefois, au cœur de l’hiver, la structure rencontre de graves difficultés financières, au point que sa participation au championnat du monde 2010 apparaît très hypothétique. Dallara, qui construit la voiture, se plaint de ne pas être payée.

In extremis, Campos trouve un repreneur fin février en la personne de José Ramon Carabante, qui rachète l’équipe et la renomme Hispania Racing Team. Senna se voit adjoindre comme équipier Karun Chandhok, qu’il a déjà fréquenté deux ans plus tôt en GP2. Le 4 mars 2010, la Dallara HRT-Cosworth est présentée au public, moins de deux semaines avant le début de la saison. Ainsi, seize ans après la disparition de son oncle Ayrton, Bruno Senna peut à 27 ans débuter en Formule 1. Mais sa tâche s’annonce extrêmement rude au volant d’une monoplace qui prend le départ de la première course à Bahreïn sans jamais avoir roulé auparavant. Cette épreuve est un cauchemar pour lui, puisqu’il ne couvre que quelques tours en qualifications avant d’abandonner au bout de vingt tours.

Si la HRT va faire quelques progrès, elle reste toute l’année la plus lente des voitures du plateau car très rapidement privée de développement. Senna ne peut évidemment pas faire de miracle à son volant, mais ses performances restent dans l’ensemble médiocres. Ainsi il a beaucoup de mal à dominer Chandhok, qui n’est pourtant pas une terreur. De plus l’exécrable fiabilité de sa machine l’empêche de voir régulièrement le drapeau à damiers. En juillet, au Grand Prix de Grande-Bretagne, il est brusquement mis à pied pour une course et remplacé par le Japonais Sakon Yamamoto. Un sombre histoire de courriel incendiaire envoyé par erreur à son patron Colin Kolles serait à l’origine de cet incident, mais il est plus probable que les millions de dollars offerts par Yamamoto soient en cause. Néanmoins dans ses interviews Kolles sous-entend que ce débarquement devait servir à « réveiller » le décevant Brésilien.

Toujours est-il que Senna retrouve sa place au GP d’Allemagne aux côtés de Yamamoto, Chandhok ayant été écarté faute de liquidité. La deuxième partie de la saison est un peu meilleure puisqu’il voit plus souvent l’arrivée et domine sans trop se forcer Yamamoto. Mais au GP de Singapour, il va subir une grosse humiliation. Yamamoto est en effet remplacé pour cette course par Christian Klien, qui a déjà piloté en F1 mais connait mal la HRT et pas du tout le circuit. Ce qui ne l’empêche pas de malmener Bruno tout le week-end, le devançant de plus d’une seconde en qualifications ! En course le Brésilien finit piteusement dans le mur, alors qu’il était derrière Klien. L’Autrichien revient disputer les deux dernières courses de la saison et devance encore Senna au Brésil, avant que celui-ci ne se rattrape à Abou Dhabi.

Mais au final, le bilan de sa première saison en Formule 1 est très médiocre. S’il n’a évidemment pas inscrit un point, la comparaison avec ses équipiers n’est pas très flatteuse. De plus, HRT a cruellement besoin d’argent pour la saison suivante et ne peut donc pas conserver un Senna dont les sponsors ne sont pas assez généreux. Il tente sans succès de trouver un baquet chez l’équipe malaisienne Lotus puis doit se rendre à l’évidence : il n’aura pas de volant de titulaire en 2011.

Néanmoins il obtient finalement le poste de pilote de réserve chez Lotus Renault Grand Prix, l’ex-équipe Renault, en concurrence avec Romain Grosjean. Le grave accident du pilote n°1 Robert Kubica en février lui laisse même un temps espérer une place de titulaire aux côtés de Vitaly Petrov, mais le très expérimenté Nick Heidfeld lui est naturellement préféré. Toutefois les piètres performances de l’Allemand, incapable de dominer Petrov, vont lui donner une seconde chance. Fin août Heidfeld est renvoyé par le directeur de l’équipe Éric Boullier, qui promeut Bruno au rang de n°2 jusqu’à la fin de la saison. Sa tâche s’annonce malheureusement fort peu aisée du fait de la grande médiocrité de la R31.

Il fait ses débuts à Spa-Francorchamps, et se qualifie brillamment en septième position, après une séance de qualifications disputée sous la pluie. Cependant en course il percute Alguersuari dès le premier virage. Erreur de jeunesse, dit-on. Deux semaines plus tard à Monza, il est pris dans le carambolage causé par Liuzzi au premier virage, mais remonte du fond du peloton jusqu’à la neuvième place. Il marque ainsi ses deux premiers points en Formule 1. Hélas, la suite n’est pas de la même veine car il est constamment malmené par Petrov. Sa campagne asiatique est très médiocre, et jamais il ne parviendra à inscrire de nouveaux points. Évidemment il n’est pas aidé par une voiture très rétive, mais la concurrence de Grosjean, nouveau champion GP2, va lui être fatale.

Au final, sa seule satisfaction est d’avoir fini les huit courses auxquelles il a pris part. Mais cela ne suffit évidemment pas à Boullier qui choisit de le remplacer par Grosjean pour la saison 2012.

Malgré ce nouveau déboire, Bruno demeure un pilote séduisant grâce à ses sponsors. Et c’est ainsi qu’il devient une proie de choix pour l’équipe Williams en difficultés financières. Et puis, un Senna pilotant une Williams-Renault, dix-huit ans après... comment ne pas songer à Ayrton ? Ainsi en janvier 2012 Williams annonce son engagement aux côtés d’un autre pilote payant, le Vénézuélien Pastor Maldonado, déjà présent en 2011. Il remplace Rubens Barrichello et prend ainsi une petite revanche sur le camouflet subi début 2009 avec Brawn GP.

Après une saison 2011 calamiteuse, les attentes de l’équipe de Sir Franck sont énormes en 2012 : il faudra inscrire des points régulièrement. Il y arrive... de temps en temps. La tâche s’annonce ardue pour garder son volant : Senna junior doit impérativement justifier son engagement autrement que par une mallette de billets d’ici la fin de l’année sinon Valtteri Bottas risque bien de prendre sa place...

Biographie : notre partenaire, www.statsf1.com

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