Bell : La RS16 doit progresser en aérodynamique et adhérence mécanique

"Nous sommes persuadés de ne plus revoir un problème de ce genre"

Par Franck Drui

23 avril 2016 - 18:15
Bell : La RS16 doit progresser en (...)

La dernière course de l’équipe n’a pas été très prolifique. Que s’est-il passé ?

Dès la première séance de Shanghai, nous avons connu une défaillance de la suspension arrière pour Kevin. Nous avons compris la raison tout en pouvant corriger, concevoir et appliquer une solution à Shanghai. Nous n’avions aucune inquiétude à remettre la voiture en action. Cela n’aurait bien évidemment jamais dû se produire. Nous savons ce qui s’est passé et pourquoi nous sommes persuadés de ne plus revoir un problème de ce genre.

Quel en a été l’impact sur le week-end ?

Après cet incident, Kevin a perdu du temps de piste en EL1 et a dû renoncer aux EL2. Cela a eu des répercussions, avec un manque relatif de données pour les réglages sur le sec alors que nous essayons d’habitude plusieurs choses sur les deux voitures afin de définir le meilleur set-up.

Sans les retours habituels de Kevin, qui n’a pas pu faire de longs relais en gommes tendres, il nous manquait 50 % de nos informations de base pour les réglages. Nous en avons ressenti les effets en course. L’équilibre, puis l’usure des pneus, sont les raisons de ce significatif déficit de performance nous empêchant d’être là où nous pourrions ou devrions être.

Shanghai est un circuit assez spécifique. Est-ce pour cela que Renault n’a pas brillé ?

Nous avions un problème, partagé par d’autres équipes. Du vendredi au dimanche, la piste a beaucoup varié. Les données récoltées le premier jour nous ont menés à des réglages n’étant plus vraiment pertinents pour le dernier. C’est le résultat conjoint de l’évolution d’un circuit durant le week-end et des différentes conditions météorologiques. Nous avons pris la mauvaise direction sur l’équilibre et nous en avons souffert.

Quelles sont les améliorations à venir sur la R.S.16 ?

Par rapport à l’an dernier, nous avons effectué un bon pas en avant au niveau des performances du groupe motopropulseur. Il y en a encore à venir dans ce domaine puisque la prochaine évolution marquera une étape alors que nous sommes en constants progrès du côté du châssis.

Nous n’avons aucun problème particulier avec notre voiture. Il faut augmenter l’appui et l’adhérence comme nous sommes en retrait sur nos rivaux sur ces aspects. C’est une conséquence du lancement tardif du développement et nous voulons progresser sur ces deux sujets : aérodynamique et adhérence mécanique.

Comment le développement se répartit-il entre la voiture de cette année et celle de l’an prochain ?

L’an prochain, le règlement comporte d’importants changements. Travailler sur la monoplace actuelle n’est donc pas aussi pertinent que lorsque les règles sont relativement stables. Nous avons un programme de développement raisonnable pour la R.S.16 et nous attendons de bonnes évolutions d’ici la mi-saison, tant aérodynamiques que mécaniques pour le châssis. En parallèle, le règlement sera modifié en profondeur en 2017. Nous devons rattraper nos concurrents et cela nous offre une belle occasion pour y parvenir.

Quels sont les défis proposés par le circuit du prochain Grand Prix, le Sotchi Autodrome ?

C’est un circuit intéressant du point de vue technique. S’il s’agit fondamentalement d’un tracé urbain, il ne demande pas un maximum d’appui. Ses nombreux virages à angle droit sollicitent le freinage rectiligne et la motricité plus que l’équilibre en courbe. Il est exigeant sur les freins tout en ayant tendance à requérir aux gommes les plus dures en raison de la forte charge qu’elles subissent dans l’enchaînement des virages 3 et 4. Il ne devrait donc y avoir qu’un seul arrêt.

Son tracé haché de freinages et de reprises fait que la consommation d’essence est parmi les plus élevées et la nature même de la piste augmente la probabilité d’intervention de la voiture de sécurité. Il faut alors conserver un grand nombre de stratégies possibles. En beaucoup d’aspects, c’est un circuit relativement simple en raison de la prépondérance de virages lents, mais elle peut rapidement poser des défis tactiques à cause de la dégradation des pneumatiques et des risques de safety car. Il n’est pas le plus propice aux dépassements et nous y avons déjà vu des soucis lors de la mise en température des pneus. Pour nous, ce n’est probablement pas le tracé le plus difficile compte tenu de la performance actuelle de notre voiture. Nous devrions pouvoir faire un travail décent.

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