Alain Prost dénonce une erreur des commissaires à Suzuka

Polémique autour d’un drapeau vert

Par Franck Drui

7 octobre 2014 - 08:47
Alain Prost dénonce une erreur des (…)

La vidéo amateur de l’accident de Jules Bianchi, publiée hier après-midi sur Internet, fait débat sur les réseaux sociaux. Notamment l’attitude du commissaire située au poste 12, juste à l’endroit des accidents de la Sauber de Sutil et de la Marussia du Français.

Ce commissaire agite en effet un drapeau vert (photo), avant de passer au jaune doublé du panneau safety car, comme la procédure le prévoit lorsque la voiture de sécurité est lancée en piste.

Pour Emanuele Pirro, pilote et commissaire pour la FIA régulièrement, ce drapeau vert est "parfaitement normal" puisqu’il signale que la zone à venir est libre de tout accident "même si ce n’est qu’un mètre après l’accident."

"Ceux qui pensent autrement se trompent," ajoute l’Italien.

Mais pour Alain Prost, qui a vu la vidéo, il y a bien des erreurs qui ont été commises par les commissaires.

"C’est juste effrayant, je ne conseille même pas de regarder cette vidéo mais, au moins, on comprend exactement ce qu’il s’est passé," a déclaré Prost, sur Europe 1.

"Il y a une faute, ça c’est clair. De qui ? J’ai encore un tout petit doute. Est-ce qu’elle vient de la direction de course ou est-ce qu’elle vient des commissaires qui étaient placés à ce virage-là ? Il a bien fallu prendre une décision quant à l’entrée en bord de piste de ce tracteur pour dégager la voiture d’Adrian Sutil..."

Pour le quadruple champion du monde, il ne fallait pas un drapeau vert si proche du lieu de l’accident.

"Ce drapeau vert aurait dû être mis dans ce cas-là au moins 100 mètres plus loin, en disant ’voilà, la piste est dégagée, vous pouvez rouler normalement’, alors que là, il doit y avoir des drapeaux jaunes agités. C’est une erreur du commissaire," insiste Alain Prost.

"Ça prouve que, même si le Japon organise ce Grand Prix de Formule 1 depuis une trentaine d’années maintenant, on peut ne pas être fiable. Sincèrement, et pour être honnête, ça ne change pas grand-chose à l’accident, parce qu’à ce moment-là, les pilotes ne voient pas le drapeau vert là où il était placé."

Prost refuse de blâmer la FIA pour avoir maintenu le Grand Prix à 15 heures au lieu de l’avoir avancé à 11 heures, ce qu’elle pouvait imposer aux organisateurs pour raison de sécurité.

"Le travail de la FIA jusqu’à l’accident a été pratiquement irréprochable. Ils ont démarré la course, ils l’ont arrêté, car les conditions étaient très mauvaises. Depuis plusieurs années, on essaie de prendre le risque minimum. On a modifié considérablement les voitures, qui sont désormais très sûres, ainsi que les circuits. Les puristes ont beaucoup critiqué d’ailleurs le fait que les circuits étaient très larges, avec moins de spectacle, moins d’accidents."

Le problème, c’est bien la grue de levage qui était en bord de piste.

"Ce ne serait pas un service à rendre aux organisateurs et pas très honnête de ne pas leur dire qu’il y a une vraie faute. Il faut simplement la dénoncer. L’entrée de cette grue sans le régime de la voiture de sécurité est totalement inacceptable," conclut Prost.

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