25 courses par an, une problématique humaine plus que financière pour la F1

Zak Brown propose une piste alternative : organiser des GP une année sur deux

Par Alexandre C.

2 novembre 2019 - 16:23
25 courses par an, une problématique

La F1 et la FIA entendent réduire les coûts du sport d’ici 2021, et les encadrer avec les budgets plafonnés. Mais dans ce cas, pourquoi chercher à augmenter le nombre de Grands Prix au calendrier, potentiellement jusqu’à 25 ? La charge humaine, financière, technique, logistique, serait sûrement difficile à supporter pour les écuries les plus modestes.

Claire Williams dirige l’équipe qui est aujourd’hui la plus fragile du plateau. S’inquiète-t-elle de voir un calendrier à rallonge ?

« 25, c’est beaucoup de courses… 22, pour l’an prochain, c’est déjà vraiment beaucoup, et toutes les équipes étudient l’impact que cela aura sur leur personnel, simplement du point de vue de leur rythme de vie, de l’équilibre entre vie privée et travail. C’est incroyablement difficile. Nous avons tout le personnel en soutien qu’il faut, pour faire une rotation dans les équipes. Mais pour les écuries de pointe, ce pourrait être plus facile… Elles ont plus de budget, plus de personnes à impliquer dans cette rotation. »

« Du point de vue financier, cependant, il y a une contrepartie, car si nous faisons plus de courses, il y aura plus d’argent dans le pot, donc plus de revenus distribués. Donc ce n’est pas la fin du monde, vraiment. Il s’agit plus de gérer le personnel, ceux qui travaillent pour nous, il ne faut pas les mettre trop sous pression durant 25 week-ends par an. »

Cyril Abiteboul le confirme, l’inquiétude se porte plus sur les ressources humaines que sur les ressources financières.

« Oui, cela peut fonctionner, ce peut être positif économiquement d’étendre le calendrier, le nombre de courses, mais c’est vraiment plus de fatigue pour tout le monde. Et c’est un sujet, entre la qualité et la quantité. Cela dit, nous vivons dans un monde où il faut avoir le plus de contact possible avec les fans, les médias, les réseaux sociaux, il faut créer du contenu. Il faut être visible pour avoir des parts de marché, il faut avoir l’exposition. C’est difficile. C’est épuisant pour tout le monde. Selon moi, la mesure prise pour raccourcir un week-end de course va dans la bonne direction. Mais ça n’équilibre pas assez les conséquences qu’aura l’expansion du calendrier dans le futur. »

Mattia Binotto, pour Ferrari, se retrouve dans une position plus privilégiée, mais reste tout de même soucieux.

« Il n’y a pas de réponse claire, donc c’est une bonne question. Nous ne sommes pas tous convaincus pour le moment. Cela fait partie des discussions supplémentaires qu’il faut avoir avec la F1. C’est un compromis, au bout du compte. Cela fait partie d’un effort financier supplémentaire qui est à mener. Je ne suis pas trop sûr si cela nous bénéficiera. Cela dépendra des futures destinations en Grand Prix. Combien cela nous rapportera ? Mais il faut être positif, collaboratif, et trouver tous ensemble la bonne réponse. »

Zak Brown a une piste alternative et concrète à proposer à la FOM : s’étendre dans de nouveaux pays, certes, mais y organiser un Grand Prix tous les deux ans pour ne pas finir avec un calendrier interminable.

« Les courses en alternance, une année sur l’autre, seraient une solution potentielle. Quand vous avez de nouveaux pays voulant accueillir la F1, c’est une bonne chose, cela nous expose à d’autres régions du monde. Mais au lieu d’avoir 25 courses, ce qui est possible je pense, même si ça exigerait de faire les choses différemment, il serait possible d’organiser des courses en alternance. Ce serait un bon compromis, pour faire grandir le sport sans épuiser le système – ce qui serait la conséquence d’un calendrier à 25 courses. »

Günther Steiner a lui salué l’arrivée d’une nouvelle course en particulier mais prévient : « Je pense en effet que Miami serait parfaite pour notre sport car nous devons renforcer la présence de la F1 aux USA. Mais nous avons déjà 21 courses cette année et vous voyez que tout le monde est fatigué. L’année prochaine, nous en aurons 22... il faudra donc veiller à bien choisir les nouvelles courses à l’avenir. »

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